Pontigny
Mon cher ami – Merci de votre lettre, et de vos précisions. Il m'est – aujourd'hui – impossible encore de savoir si je pourrai venir à Paris samedi. Excusez-moi auprès de Schlumberger de ne pouvoir le prévenir d'avance. Il est probable que je ne le saurai qu'au moment de sauter dans le train samedi matin. En un mois de travail exclusif et ininterrompu, ici, je n'ai mis sur pied que 3 chapitres – 100 pages – de mon volume. Et il y en a 23… plus courts, heureusement.
Si je ne pouvais pas venir samedi, oui, ce serait pour le samedi suivant. Merci de cela aussi, et de ce que vous me dites de vos réactions à la nouvelle.
Je crains un malentendu au sujet de la publication : dans mon esprit, il s'agirait de la revue, sans quoi il n'y
Mais, ce volume de Menay, il faut qu'un été passe encore dessus pour qu'il atteigne l'état "publiable". C'est comme une récolte, et un mûrissement.
La question est, pour cette nouvelle-ci seule, de ne pas attendre la publication en volulme et de la publier en revue. Les autres sont proprement impubliables en revue. Et c'est pour la présentation en revue qu'était conçue l'introduction. Le volume n'en a aucun besoin.
Vos doutes ont fait renaître les miens, quand à l'opportunité de détacher ce morceau en avant-garde. Je vous ai dit de quelle nature ils étaient. Dès que vous y voyez une difficulté, j'incline à croire qu'il vaut mieux y renoncer.
Expliquer pourquoi "il n'y a pas de supercherie littéraire ?" Mais c'est fait en partie ; mais oui… dans un volume de quelque 300 pages. Il n'en faut pas moins pour cela. Les 300 pages ne sont pas toutes écrites, sans tout soit écrit, et rentrer d'ici là dans un silence que j'ai rompu pour vous seul. Cela fait quelques années… à dater du jour où l'Encyclopédie voudra bien me laisser travailler. C'est l'effroi de ces quelques années qui m'a poussé – oui, la panique – à vous envoyer cette nouvelle-là.
Respects, affections et souvenirs se partagent entre vous deux