Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Pierre Abraham à Jean Paulhan (12 mars 1935) Abraham, Pierre (1892-1974) 1935-03-12 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1935-03-12 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Pontigny

12 mars 35

Mon cher ami – Merci de votre lettre, et de vos précisions. Il m'est – aujourd'hui – impossible encore de savoir si je pourrai venir à Paris samedi. Excusez-moi auprès de Schlumberger de ne pouvoir le prévenir d'avance. Il est probable que je ne le saurai qu'au moment de sauter dans le train samedi matin. En un mois de travail exclusif et ininterrompu, ici, je n'ai mis sur pied que 3 chapitres – 100 pages – de mon volume. Et il y en a 23… plus courts, heureusement.

Si je ne pouvais pas venir samedi, oui, ce serait pour le samedi suivant. Merci de cela aussi, et de ce que vous me dites de vos réactions à la nouvelle.

Je crains un malentendu au sujet de la publication : dans mon esprit, il s'agirait de la revue, sans quoi il n'y a aucune raison valable pour publier cette nouvelle-là sans les autres, qui doivent naturellement faire un tout dans un volume.

Mais, ce volume de Menay, il faut qu'un été passe encore dessus pour qu'il atteigne l'état "publiable". C'est comme une récolte, et un mûrissement.

La question est, pour cette nouvelle-ci seule, de ne pas attendre la publication en volulme et de la publier en revue. Les autres sont proprement impubliables en revue. Et c'est pour la présentation en revue qu'était conçue l'introduction. Le volume n'en a aucun besoin.

Vos doutes ont fait renaître les miens, quand à l'opportunité de détacher ce morceau en avant-garde. Je vous ai dit de quelle nature ils étaient. Dès que vous y voyez une difficulté, j'incline à croire qu'il vaut mieux y renoncer.

Expliquer pourquoi "il n'y a pas de supercherie littéraire ?" Mais c'est fait en partie ; mais oui… dans un volume de quelque 300 pages. Il n'en faut pas moins pour cela. Les 300 pages ne sont pas toutes écrites, sans La suite est écrite verticalement dans la marge gauche et en haut de la page. quoi aucun problème ne se poserait, je vous assure, ni pour ce volume-là, ni pour le volume des contes de Menay. Peut-être alors vaut-il mieux attendre que tout soit écrit, et rentrer d'ici là dans un silence que j'ai rompu pour vous seul. Cela fait quelques années… à dater du jour où l'Encyclopédie voudra bien me laisser travailler. C'est l'effroi de ces quelques années qui m'a poussé – oui, la panique – à vous envoyer cette nouvelle-là.

Respects, affections et souvenirs se partagent entre vous deux

Pierre Abraham