Cher Monsieur.
J'ai relu, après un intervalle, et de fort près, le récit du zouaveNouvelle édition, en 1930, chez Gallimard, du Guerrier appliqué de Jean Paulhan, d’abord paru chez Edward Sansot en 1917.. Il est clair que Norton Cru n’y a rien compris. En toutes ses remarques, l’esprit de corps est absent (Je pense au livre qui a pour titre Témoins, et que je suppose que vous avez luJean Norton Cru, Témoins : essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928, éd. Les Étincelles, 1929, dont une version abrégée parut chez Gallimard, en 1930, dans la collection "Les documents bleus", sous le titre Du Témoignage; Cru y reprochait aux récits de guerre de Paulhan et d’autres (Barbusse, Dorgelès, Montherlant…) d’avoir ajouté à la réalité en ne se bornant pas à "témoigner", comme l’avait fait en revanche Maurice Genevoix. Le livre de Norton Cru a été réédité en 2016 chez Allia). J'ai éprouvé moi-même comment le prestige de l’unité combattante agit sur un homme de 47 ansÂge d’engagement d’Alain dans la Première Guerre Mondiale, au 3ème Régiment d’Artillerie.; et il ne s’agissait que d’une batterie de 95. Quelle puissance de ce corps des zouaves, et même de ce seul mot, sur un gamin de 20 ans ! Là-dessus votre livre est un document sans reproche, et non retouché. Et voyez comme c’est difficile, et comme les pamphlétaires sont mal préparés. Vous n’en pensiez pas si long en ce temps-là ; vous avez raconté un épisode absurde et naturel, et qui du reste ne vous a point changé. J'y trouve de la jeunesse, et c’est ce qui manque dans les écrits de ce genre. Les pamphlétaires