Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1958-11-07 Arabia, Jean (1898-1975) 1958-11-07 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1958-11-07 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 7 novembre 1958
Français

Jean ARABIA

Thuir (Pyr.- Or.)

P. U.

Tout ce qui est Humain

et Fraternel est nôtre.

Thuir Vendredi 7 Novbre 58
Cher Ami,

Il faut me pardonner de ne pas avoir répondu par courrier à votre lettre et envoi des quatre magnifiques volumes de l’Encyclopédie de la Pléïade.

Vous m’avez comblé et c’est trop gentil de votre part (la montre ne valait pas tout ça !)….. me voilà en dette avec vous ; et surtout (pour équilibrer) pensez à moi si l’une de vos horlogeries se met à dérailler.

Mon long silence provient que j’aie toute sortes d’ennuis du fait que nous ne sommes pas encore installés. (Nous campons à la nouvelle petite maison de l’Av de Llupia).

Jamais je n’ai eu tel désordre (de ma vie) ! Je peux le jurer par l’amour (et cœurs en désarroi) de toutes les madones du monde – quoique cela ne m’avance point et ne me permettra de mettre à jour (sous ma main ou encore joli[e] escorte) mes

dossiers décidément introuvables !

Le n° 2 de P. U. paraîtra avec un retard monstre !... Je n’y suis pour rien.

Ce qui me console c’est que j’ai monté une société de Billards, ici, et qu’elle commence à faire un gentil bruit de tonnerre dans la RégionLa ville de Thuir est le siège d’un Club de Billard fondé en 1900. Sans doute, Jean Arabia a-t-il fondé une section locale..

L’impression du propriétaire ? Elle n’est pas bonne. Une maison non achevée vous donne un commencement de vertige.

Tous les ouvriers sont partis – mais il reste encore le peintre. Croyez qu’il me tarde et aussi à ma femme – de la voir s’en aller au plus-tôt, son ultime labeur achevé !.....

Enfin j’espère tout de même que pour la Noël nous serons définitivement installés. Vous viendrez nous voir et vous recevrons ici, de grand coeur, et en belle joie.

La saison est douce. Le soleil va toujours au galop parmi les vignes où les vendangeurs ont cueillis jusqu’aux derniers raisins.

Quel temps avez-vous à Paris ?

Dans une prochaine lettre je vous ferai part de mes projets d’un muguet de la PAIX, lancé par P. U. J’espère que vous accepterez d’être l’un des premiers mainteneurs.

Merci encore, cher Ami, de vos si délicates et généreuses attentions.

En bonne amitié de nous deux. Mes hommages très respectueusement choisis à Madame Jean Paulhan. À vous, mes mains affectueuses.

Jean ARABIA

P.S. Si vous pouvez me faire

adresser un exemplaire du Dr JIVAGOLe célèbre roman de Boris Pasternak était paru aux éditions Gallimard le 26 juin 1958 (coll. du monde entier). L’auteur venait de se voir attribuer, au grand scandale des autorités soviétiques, le Prix Nobel de littérature le 23 octobre 1958.,

faites-le – mais à condition que je le paye à vos éditions par virement postal.

Sinon ne l’envoyez point – Merci encore et pardon de ce grand retard.