Jean ARABIA
Thuir
(Pyr. or)
T/ le Mercredi 17 Sepbre LVIII Cher amiJ’avais oublié de vous dire dans ma dernière lettre :
La montre vous appartient et ne me devez rien.
Quand elle vous fera des infidélités (à la longue, ça arrive) vous me l’enverrez ici et la rendrai fidèle.
Après tant de beau soleil, des albères
nous venons d’avoir un orage d’une violence inouïe. La terre était trop sèche : six mois sans une goutte de pluie !....
Cette fraîcheur si nouvelle regaillardit [ragaillairdit] les plus vieilles vignes et si la tramontane se met à faire danser les cabris, les vendanges seront bonnes.
Ce que tout le monde souhaite, même le garde-champêtre qui n’a
Bon soleil à Paris.
Amitiés à Marcel Arland, DO, Mady, Bosquet, enfin à tous.
Mes mains fraternelles.
Bonnes pensées de ma femme.
Hommages très respectueusement choisis à Madame Jean Paulhan.