Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1958-08-06 Arabia, Jean (1898-1975) 1958-08-06 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1958-08-06 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 6 août 1958
Français

Jean ARABIA

67, rue de Billancourt

BOULOGNE (Seine)

Tout ce qui est humain et fraternel est nôtre.

Mercredi 6 Août 58
Cher Ami,

Vous êtes vraiment magnifique, descendant de nos si chers et grands noms qui marquent (et peut-être la marquerons-nous aussi) l’étoile des plus jolis vents du midi latin et fabuleuse MEDITERRANÉE ;

descendant (aussi) votre perron pour traverser la Manche. (1) 

Je crois que vous êtes à Manchester à cette heure, et souhaite que la côte anglaise vous apporte mille joies et aussi d’agréables soleils dignes d’immortaliser nos plus aguichantes ballerines – celles de nos vingt ans, et même les autres – mais ne vous fasse pas oublier votre promesse d’un « papier » à votre seul goût, (et trentaine de lignes) pour

PEUPLE UNIS.

Merci très affectueux.

A vrai dire, je suis content aussi que les raisons du bloc-notes de notre très aërien et superbe et immortel ami, François Mauriac, en ce qui concerne le L’Histoire d’O – qu’hélas ! je n’ai point lue, non plus – soient tout le contraire des miennes.

Ce qui m’ennuie c’est que les raisons mauriaciennes vous « ont peiné » (2) tandis que les miennes vous eussent réjoui.

Si vous pouviez vous échapper de vos travaux et ainsi vous décider à venir nous voir, cela ferait plaisir à ma femme et m’agréerait tellement.

Je pars en vacances – et même je crois

définitivement à Thuir, le 25 Août ou le 26 au plus tard.

(je vous expliquerai de vive voix, car si vous êtes empêché de venir ici, je prendrai un proche mercredi à La NRF comme je le fais souvent.)

Je vais encore pécher – mais en belle sagesse – et DIEU l’incompréhensible m’absoudra, certes – ces « notes sur l’Érotisme en littératureMAURIAC François, « Notes sur l’érotisme en littérature », dans Le Figaro Littéraire, n° 641, 2 août 1958, p. 1 et suivantes. Voir également la correspondance de Jean Paulhan et François Mauriac (François Mauriac & Jean Paulhan, correspondance 1925-1967, édition annotée et présentée par John E. Flower, Paris : éd. Claire Paulhan, coll. « Correspondance de Jean Paulhan », 2001 (réédition revue et augmentée, même année, même éditeur). » (3) me tourmentent un peu, d’abord parce que si « les chrétiens ont souvent pris Sade… au sérieux » c’est que la BIBLE très souvent n’est pas sérieuse ; ensuite, que ces Notes mériteraient un assez long texte concernant l’érotisme en littérature et hors littérature, et qu’un tel texte auquel je songe – même tramé sans qu’il puisse contrister en rien notre cher ami MAURIAC – ne serait pas publié par La Nouvelle [Nouvelle Revue Française].

Surtout n’allez pas croire que ces dernières lignes ne sont pas batifolantes.

Je ne perds le « batifolage » et ses bons frères batifolants qu’à mon établi d’horloger.

A bientôt ; mes mains fraternelles.

Jean ARABIA

 (1) page 8 

p 1 ... (2) Le Figaro Littéraire du 2 Août 1958

p 1 ... (3)