Jean ARABIA
67, rue de Billancourt
BOULOGNE (Seine)
LVIIIVoici qu’il y a un peu de soleil sur ma petite ttable (avec vos bonnes nouvelles) c’est joli et exaltant.
Je voulais vous écrire, le jour où j’ai reçu votre si agréable message.
Je crois que j’aie eu bonne idée de retarder, un peu car le Manoir de l’Île P. C. (n’ayant rien de commun avec tous les P. C guerriers qui déchirent notre monde) me paraît au contraire ravissant pour vous y envoyer des nouvelles parisiennes.
Pour les (dix meilleurs) je comprends que ce soit un peu difficile et qu’il y faudra les distances (au moins) que vous signalez.
Votre hommage dans la nrf d’avril m’a fort émuer avril 1958 (pp. 577-593) et la seconde dans le n° 66 du 1er juin (pp. 1006-1026). Ce très beau titre d’un texte qui l’est tout autant finira par désigner l’auteur lui-même comme en témoigne le titre du colloque de Cerisy-la-Salle en 1998.
Flatté, certes, ai-je à l’ajouter ?
Mais voici comment les choses se sont passées :
Je suis allé rue Didot-Bottin
Lorsque j’ai demandé à DO, ce qu’il y avait d’impressionnant et de vraiment nouveau dans la nrf, elle m’a signalé votre essai, (mais cette si amicale et rusée notre, chère DO) n’a point vendu la mèche – permettez-moi cette parole de bon faubourg –
Et je suis resté sur ma faim, sauf lorsque je me suis mis, (dans le métro) à vous lire !....
C’est tout de même une excellente parcelle de ciel terrestre que d’avoir de vrais amis – surtout pour moi qui chemine (parfois) sans trop savoir pourquoi, très secoué par de vaines angoisses-
Mille fois Merci (donc) très cher et très affectueux et très attentionné ami, de cet hommage que je ne mérite point, mais qui a mis, en délicieuse déroute la meilleure part de mon âme.
Les médecins ont été bien inspirez de vous envoyer à Port-Cros.
Le 28 (dites-vous) vous avez à comparaître devant la justice de (notre pays). Que vous reproche-t-on ? S’agit-il encore du Livre d’O ?..... Je vous verrai avant, j’espère, et (si je puis pour peu que ce soit) servir à votre défense, vous n’avez qu’à m’aviser.
Il faudra aussi vous décider à venir nous voir, ici. Ma femme se rappelle à votre bon souvenir.
De nous deux, amitiés, avec mes très respectueux hommages à Madame Jean Paulhan.
Fidèlement vôtre.
Le livre ? Je crois qu’il ne sera prêt à sortir qu’en août. Juste au moment des vacances, c’est peut-être une date peu entraînante…..