Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1957-11-02 Arabia, Jean (1898-1975) 1957-11-02 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1957-11-02 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 2 novembre 1957
Français

Jean ARABIA

67, rue de Billancourt

BOULOGNE (Seine)

------

Samedi 2 Novembre LVII
Cher ami,

Je suis à la fois malheureux de vous savoir souffrant, et content de v. savoir guéri. A bientôt donc et tout amicalt

je me croyais invulnérable, sauf ma blessure, et bien non ! J’ai eu un peu la guigne : le lendemain de vous avoir vu à La Nouvelle, la grippe m’a pris.

Le Docteur avait bien dit : Ne pas se lever de 4 jours. Ma foi j’avais eu 40 l’avant-veille. Le troisième jour ‑ 37° 3. Je suis guéri (pensai-je) et je me lève… Ma femme gronde… Je me rase et puis m’évanouis, prends froid et me trouve au dodo, très mal !

Le Docteur revient, gronde aussi : quel imprudent je fais…. une jolie congestion.

Ma femme et le Docteur avaient raison. Quand on est malade, il faut obéir : ça m’a coûté cher, cette fois d’en faire à ma tête : 17 jours de souffrances et de dodo forcé !

Enfin, j'en sors de ces tristes ténèbres, je vais bien, j’ai repris mes travaux (doucement certes !) d’ici quelques temps, j’espère dans la bonne norme dynamique. (sauf qu’après cette secousse, je me sente vraiment vieillir.. mais j’espère que non).

Aujourd’hui j’ai retrouvé les plaisirs de la promenade ; la rue parisienne bruissante et un bon petit soleil en plus, mon complice, presque aussi chaud qu’en notre cher Roussillon.

Dès que je serai revenu vraiment actif, (et je suppose que ça ne tardera pas trop) je viendrai vous revoir à La Nouvelle et nous aurons plaisir à recauser. Je prendrai

Justine,Le recueil de Sade, voir infra la lettre du 27 décembre 1957. comme entendu.

Je n’ai pas reçu Le PanoramaPICON Gaëtan, Le Panorama de la nouvelle littérature française, Gallimard, première parution en 1949 remanié en 1957, réédité avec une préface de Jean Starobinski en 1976 (coll. Tel, n° 138). de Gaëtan [Picon] pour la V.T. Mais ça ne presse pas.

J’espère que vous allez bien, que vous n’avez pas eu les ennuis provoqués par microbes à grippe.

Bon souvenir à tous ceux de La Nouvelle qui disent amicalement « Arabia ».

Hommages respectueusement choisis à Madame Jean Paulhan.

Ma femme se rappelle à votre bon souvenir.

Très fraternellement toujours Vôtre.

Jean ARABIA