Jean ARABIA
67, rue de Billancourt
BOULOGNE (Seine)
------
LVII
Lundi 22 juilletMerci de vos bonnes nouvelles ; « il caldo italiano » se transforme ici, en beaux nuages voyageurs. Il fait presque froid.
Le Pôle nord a remplacé son frère, trop caniculant, et m’en réjouis : Depuis plus de cinq ans les chaleurs de Paris sont de Satan.
Les nôtres, de Méditerranée (vous le savez, exquises) il vous vient un petit air (des coups d’éventail d’anges aussi délicieux qu’invisibles) et une envie fruitée de boire frais qui déjà regaillardit !
Enfin, ce n’est pas encore que je goûterai à ces plaisirs.
Les vacances seront très retardées car la construction n’avance pas. (Ces entrepreneurs épatamment indolents, et provinciaux jusqu’à la dernière racine de leurs cheveux, me paraissent
(Mais ça ne durera pas : les Eunuques et autres pissenlits gouvernementaux sont d’authentiques détraqueurs-sociaux.)
Si on leur confiait une petite galerie d’horloges, toutes s’arrêteraient sur le champ !
Et aucune perdrix horlogère ne volerait !....
Je sais que tout cela – au poids du sage – est de peu d’importance et qu’il faut vivre – sans trop aller à contre-courant – avec son siècle.
Soyons donc légers (à peine bruissantes rames) et appelons le bon soleil, afin que du Cantal, vous en rapportiez pour alléger notre hiver parisien, (déjà, si proche !)
Bonnes Vacances, cher Ami.
Bons souvenirs de ma femme. Mes hommages respectueusement choisis à Madame Jean Paulhan.
Amitiés fraternelles.