Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1957-07-22 Arabia, Jean (1898-1975) 1957-07-22 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1957-07-22 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 22 juillet 1957
Français

Jean ARABIA

67, rue de Billancourt

BOULOGNE (Seine)

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LVII

Lundi 22 juillet
Cher ami,

Merci de vos bonnes nouvelles ; « il caldo italiano » se transforme ici, en beaux nuages voyageurs. Il fait presque froid.

Le Pôle nord a remplacé son frère, trop caniculant, et m’en réjouis : Depuis plus de cinq ans les chaleurs de Paris sont de Satan.

Les nôtres, de Méditerranée (vous le savez, exquises) il vous vient un petit air (des coups d’éventail d’anges aussi délicieux qu’invisibles) et une envie fruitée de boire frais qui déjà regaillardit !

Enfin, ce n’est pas encore que je goûterai à ces plaisirs.

Les vacances seront très retardées car la construction n’avance pas. (Ces entrepreneurs épatamment indolents, et provinciaux jusqu’à la dernière racine de leurs cheveux, me paraissent

encor[e] plus ravageants et « accablants » que la plupart des Editeurs célèbres.) Ce qui me console (un peu) c’est que « les affaires » ont un petit coup de fouet.

(Mais ça ne durera pas : les Eunuques et autres pissenlits gouvernementaux sont d’authentiques détraqueurs-sociaux.)

Si on leur confiait une petite galerie d’horloges, toutes s’arrêteraient sur le champ !

Et aucune perdrix horlogère ne volerait !....

Je sais que tout cela – au poids du sage – est de peu d’importance et qu’il faut vivre – sans trop aller à contre-courant – avec son siècle.

Soyons donc légers (à peine bruissantes rames) et appelons le bon soleil, afin que du Cantal, vous en rapportiez pour alléger notre hiver parisien, (déjà, si proche !)

Bonnes Vacances, cher Ami.

Bons souvenirs de ma femme. Mes hommages respectueusement choisis à Madame Jean Paulhan.

Amitiés fraternelles.

Jean ARABIA