Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1956-01-6 Arabia, Jean (1898-1975) 1956-01-6 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1956-01-6 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 6 janvier 1956.
Français

Jean ARABIA

67, rue de Billancourt

BOULOGNE (Seine)

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Vendredi 6 janvier LVI
Cher ami,

J’avais belle envie avant-hier, de venir r. S. B.[rue Sébastien Bottin] vous dire : bonne année.

Un petit patron (dans mon genre) n’est jamais parfaitement son maître :

j’ai été empêché.

En plus je sors d’une campagne électorale qui nous a donné du mal.

Je savais que nous allions en superbe vélocité à un échec et mat très spectaculaire. Mais je savais aussi qu’en Lion-non-violent (seulement très justicier) je pourrai défendre la vraie PAIX.

Préaux d’école presque vides, Wagram chargé de bonnes grappes humaines, parmi mes compagnons anti-bellicistes, j’ai sonné le ralliement pour la Patrie Universelle (seule bonne) ; et cette défaite (mienne) après tant d’autres, en bien d’autres domaines, fait encore mon âme sereine et joyeuse.

(Il se peut, après tout, que la victoire-victoire, rende très sombres d’authentiques lutteurs)

J’espère vous revoir assez prochainement. Vous me donnerez des nouvelles des derniers textes à vous confiés.

Merci encore.

Que 56 soit de grâce, pour Madame Jean Paulhan – dont je souhaite que la santé s’améliore –

de grâce aussi pour vos chers tous et pour vous-même.

Ma femme joint ses bons vœux aux miens, et se rappelle à votre bon souvenir.

En inaltérable affection fraternelle

vôtre.

Jean ARABIA

Vœux encor[e] pour la N. N. [Nouvelle Nouvelle Revue Française] allant toujours très zénithale vers de nouveaux succès, porteuse aux continents des plus beaux feux (étonnants, essentiels) de notre langue d’immortalité.

Vœux, ainsi aux grands N.N. qui l’animent :

au cher Marcel ARLAND dont l’œuvre critique émerveille ;

à sa gentille secrétaire;

à DO qui s’efface, et qui (probablement) me gronderait (ne serait-ce qu’avec ses yeux) si, raturant la littérature, je disais à peine joliment qu’elle est une fameuse ETOILE ;

enfin à tous ceux que je rencontre au grand bureau GALLIMARD (vôtre) et à toutes (certes) à qui je tends ma petite main de poëte inconnu ; et très particulièrement au grand PATRON GASTON GALLIMARD que je n’ai ni l’honneur ni la joie de connaître.

JA