Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1954-05-10 Arabia, Jean (1898-1975) 1954-05-10 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1954-05-10 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 10 mai 1954
Français

Jean ARABIA

67, rue de Billancourt

BOULOGNE (Seine)

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Tél : mol.27.24

Lundi 10-V-54

Cher Ami,

Je voulais vous écrire déjà avant-hier, au sujet de la fin du Coup de boules, et des réflexions que votre observation a fait surgir :

Ce n’est pas qu’au billard qu’un coup de boules de génie abolit le hasard ;

c’est aussi à ce jeu – que vous aimez, je crois – et que le Midi a inventé, je suppose, où le cochonnet est le signe-arbitre, (le tireur, le plus adroit y abolit le hasard) ;

enfin ce jeu continuel des idées qui sont certes de bonne boule,

qui nous assaillent ou s’envolent, bonnes ou mauvaises idées -

et là aussi s’abolit le hasard,

car, de temps à autre, un grand joueur les capte, les trie, et après choix inattendu du commun, (mais exigence du seul grand joueur), il nous parvient

quelque invention littéraire ou scientifique de génie que l’humanité s’empresse d’inscrire sur ses tables immortelles.

Un coup de boule abolit le hasard. Il est vrai, toutefois, que l’ensemble du poëme se prête et exige de bien diverses interprétations. En toute affection

vôtre Jean ARABIA