Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1952-06-18 Arabia, Jean (1898-1975) 1952-06-18 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1952-06-18 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 18 juin 1952
Français

Jean ARABIA

67, rue de Billancourt

BOULOGNE (Seine)

(Tél. : MOL- 27-24)

10/52
Mercredi 18 Juin
Mon cher Jean Paulhan

L’homme propose et Dieu dispose

- Oui si le destin est Dieu et si nous ne le contrarions point. Ces jours-ci ‑ tenu par mes travaux de loupe-à-l’œil – et voulant achever la série de poëmes que je vous destinais,

Je n’ai pu venir vous voir.

Selon les excellentes suggestions de votre lettre du 19 décembre 1951, j’ai tenu, revenant au « Poème de la Glorieuse colère » à lui donner l’allure non cursive qui était sa raison d’être, en supprimant, selon votre désir, qui était aussi le mien – (car je n’étais point satisfait de ce premier jet) – les abus du « futur », du « cœur de l’humanité en marche » et autres vraiment trop obscures ».

Une fois encore je vous remercie de vos bons conseils et de votre amitié.

Je joins ici, cette série de poèmes, qui,

à mon sens, sont le point final absolu des Étoiles et Bolides ». Le chapitre V avait arrêté la première partie.
Le chapitre VI qui clôt le recueil, se compose ainsi de deux parties.

I. Les feuillets épars (ce sont les derniers poëmes que je vous ai remis en plusieurs fois)

II Magiciennes et Luciférines. que je vous adresse aujourd’hui.

Je crois que nous approchons de 6000 lignes, avec votre remarquable AVIS.

Il me semble bien qu’il ne s’agira pas là d’un tout petit recueil, où [ou] d’une petite course d’une centaine de mètres incapable d’attirer l’attention de la critique ?...

Au sujet du Roman. « Lolita où [ou] le sang des Hommes » ‑ c’est mon premier galop vers le genre qui a tant de succès – dont je vous ai parlé.

J’avais bien démarré, mais cela n’a pas duré. Quand on veut faire de la prose bonne, en principe – ou mauvaise – il faut oublier absolument « La jeune fille aux seins de libellule », tout du moins pendant quelque temps.

Je parle pour moi, pour les autres, je ne sais pas. Maintenant que les « Étoiles et Bolides » sont achevées, je verrai si Lolita me sera docile.

A bientôt, cher ami, merci encore, et croyez-moi en toute affection et de tout cœur, fidèlement vôtre.

Jean Arabia

P.S. : La pendule de votre salle de jeu est bien au point et marche comme un amour. Je viendrai vous l’apporter Lundi prochain 23 juin, vers 11 heures, et verrai la « terrible boudeuse » de votre bureau. Si vous n’êtes pas libre ce jour-là, téléphonez-moi, S.V. P.