Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Arabia à Jean Paulhan, 1951-03-21 Arabia, Jean (1898-1975) 1951-03-21 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1951-03-21 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 91, dossier 096843 – 21 mars 1951
Français

Jean ARABIA

67, rue de Biancourt

BOULOGNE (Seine)

A Jean Paulhan

Mon cher Jean Paulhan,

Je puis enfin vous adresser la suite et fin de « l’essai de Manifeste FRATERNALISTE », dont je n’ai pu vous remettre, le vendredi 2 mars, que les 7 premiers feuillets.

Cet essai est l’entrée en matière du manuscrit des « Étoiles et Bolides », qui sera maintenant complet, comme je l’entendais.

Je vous demande pardon, mon cher Jean Paulhan, d'avoir été obligé de vous présenter les Étoiles et Bolides en trois reprises différentes.

Je sais que vous êtes diantrement tenu par vos divers travaux ‑ beaucoup plus que moi-même par les miens ‑ (Quoiqu’ils m’accaparent beaucoup trop, à mon gré) et j’eusse aimé vous remettre le manuscrit, en un seul bloc, ce qui eut facilité votre lecture.

Je regrette aujourd’hui de n’avoir pu faire autrement – et je me dis bien que désormais, il ne doit être plus question pour moi d’être pris à court.

Quand on présente un manuscrit, j’entends bien maintenant, qu’il doit être complet.

Il y a tout de même une raison à ces 2 retards [incommodes ?] : j’avais cet essai – que je portais en moi depuis longtemps – absolument dans mon esprit avec ses huit paragraphes, comme s’il était déjà écrit !....

Hélas !.....je me suis déjà fabriqué, comme Montaigne, une mémoire de papier, qui n’est pas encore au point – mon fichier et mes dossiers alphabétiques traînent un peu au hasard, pour l’instant, faute de place

et j’ai perdu beaucoup de temps à la recherche de certains documents qui étaient indispensables !....

Voilà donc les deux retards incommodes motivés, un tant soit peu, et je suis persuadé que vous me comprendrez….. merci encore.

Si comme je le souhaite, grâce à vos bons soins,

T.S.V. P.

Gallimard édite les « Étoile et Bolides », je me permets, mon cher ami, (permettez-moi de vous appeler ami), je vous demande déjà – une faveur spéciale – un privilège, si vous préférez – le mot est peut-être plus exact – et je sais que c’est très délicat de vous demander un tel avantage :

Vous devriez, selon votre fantaisie et en toute liberté, me composer une préface pour Les Étoiles.

Si un tel bonheur me venait de vous, croyez bien que je serai magnifiquement payé de toutes mes peines, car, j’en ai eu, tout de même un peu, à sortir ce manuscrit.

J’eusse préféré aussi, vous envoyer l’ensemble de ce texte dactylographié, mais cela eut encore retardé mon envoi, d’autant plus que je ne suis qu’un passable dactylographe.

Excusez mes ratures, des passages de très mauvaise écriture – on est pas toujours disposé à calligraphier – quoique je suis enclin, maintenant moi-même, à faire le plus propre possible, et que je pense que la belle écriture, soignée, ne soit pas tout à fait la science des ânes, comme je le pensais autrefois.

Merci, de tout cœur, encore une fois, mon cher Jean Paulhan, de vos façons simples et directes de m’encourager, et qui me touchent, croyez-le bien ;

Merci, de tout cœur, de ce que vous faites pour moi.

À vous lire, et vous revoir, j’espère, bientôt aussi, croyez moi, cher ami, en toute fidélité et bien affectueusement vôtre.

Mercredi 21 mars 1951
Jean Arabia
Jean ARABIA
67, Rue de Billancourt
BOULOGNE (Seine)