J'envoie ce soir à Paillart mes épreuves corrigées très clairement. Je t’en envoie un autre jeu, afin que tu puisses te rendre compte de mes corrections. - Tu m’écris de [D? ]. : « Ce gros garçon rusé ». Je notais moi-même, il y a 2 ou 3 jours : « Ce gros matou sentimental » (associant, malgré l’étymologie, matou à matois : remarque aussi que les concierges appellent matous leurs chats coupés. - Autre exemple de contamination, involontaire celui-ci : j’avais écrit « un rythme trop plein de componction », songeant non à poindre, mais à onction, et enchanté de la solennité du cum devant cette onction.) - Mais tu es injuste pour lui ; ta lettre indignée à propos d’un mot qu’il n’a pas écrit m’a bien fait rire. - Ne crois-tu pas que certaines choses, qu’il est bon que l’on dise, ne peuvent être dites sans vulgarité ? Je ne tiens pas la vulgarité pour une vertu en soi, mais... (Balzac, Céline, et même Stendhal).
Le n° en préparation est excellent. Ce ne sont les meilleures pages ni de Supervielle, ni de Gide (nous parlions de vulgarité...), ni de Suarès ; mais ce sont des pages intéressantes et la composition du n° me plait fort. - La partie critique est moins bonne (je n’ai lu ni Fernandez, ni Thibaudet, ni Lanoë) ; Crémieux est attristant ; le reste, insuffisant.
Nous parlions de vulgarité, et j’en parlais presque avec respect, - songeant par exemple à la délicatesse, au raffinement, aux grâces et même à la grâce de Larbaud.
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Nous vous embrassons. Quel jour revenez-vous ?
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C'est vraiment un excellent n°, je veux dire surtout qu’aucune autre revue n’aurait pu le donner.