Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Arland à Jean Paulhan, 1931 Arland, Marcel (1899-1986) 1931 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1931 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

LE COUVENT

CHAUSSY

PAR BRAY-LU (S.&.O.)

T° 2 à CHAUSSY

[1931]

Je suis content que tu aimes Antarès. Je l’aime aussi, peut-être parce que rien ne m’a été plus difficile à faire. Je l’ai entrepris comme la troisième partie d’une petite trilogie, tout Terres Etr [Terres étrangères] est la 1ere, Edith la 2ème, et que je réunirai sous le titre commun de Mais le vert Paradis... Cela t’explique pourquoi je n’ai pas craint pourquoi certaines ressemblances avec les deux autres récits, pourquoi même je les ai cherchées. Sujet voisin de celui de T.E, dis-tu : oui, mais différent : T.E, ce sont deux amants qui n’ont pas le courage de se tuer en plein bonheur ; Edith, deux amants qui dont l’un est tué, et l’autre se tue dans leur bonheur ; Antarès, deux amants qui se tuent aussi, mais l’un en réchappe : que va devenir leur amour ? La vraie sujet question, dans A. [Antarès] c’est l’idée même de l’amour, et du bonheur. - Sans doute ferai-je précéder ces 3 récits de Urfé, que je vais achever.

Bien entendu, donne Antarès, si tu le veux. Je ne l’ai promis à personne.

De Bretagne, je vous ai écrit ; mais à Robinson (j’avais perdu votre adresse). Mais ne t’eussé-je pas écrit, c’eût été peu important. Vous savez très bien que nous songeons à vous un peu partout, comme à nos meilleurs amis.

En réponse à ma lettre, il y a 1 mois ½, Maritain m’a envoyé une lettre très compréhensive, belle, et meilleure que je ne le méritais. (J'y ai aimé surtout qu’avec toute sa sympathie, il maintînt sa position). - Est-ce que je vieillis ? Rien ne me touche davantage que de sentir quelqu’un bon (bon sans faiblesse).

Nous vous embrassons tous deux. A la semaine prochaine.

M