ÉCOLE DU MONTCEL
ENSEIGNEMENT SECONDAIRE DES GARÇONS
JOUY-EN-JOSAS
(S. & O.)
TÉLÉPHONE 30
DIRECTION
mon cher ami,
Si, pour répondre à Prévost (– à ce propos il m’écrit qu’il n’aurait jamais osé traiter Pascal comme je fais), je m’étais placé sur son propre terrain, j’aurais pu dire :
– D'un côté la réalité d’une perte (celle des biens terrestres), de l’autre la possibilité d’un gain infini. Voilà entre quoi je dois choisir. Vous ajoutez, Prévost, que cette possibilité est très faible. Et vous dites : « allons-nous sacrifier un bien certain, à l’espoir presque chimérique d’un souverain bien ? Si je parie pour la Terre, je gagne 1 et perds une toute petite chance d’infini ; si je parie pour Dieu, je pers 1 et il y a mille chances contre une pour que je ne gagne rien. »
Je réponds : « Vous trichez. Car d’un côté, il y a 1 à gagner, oui ; mais de l’autre il y a d’abord la petite chance d’infini, dont vous parlez, et surtout l’espoir lui-même de cette chance. Et j’ai le droit de considérer cet espoir comme un bien réel, comme un bien à gagner immédiatement, comme un bien