Il est évident que sur le fond de la querelle j’avais tort, et je t’en envoie mes excuses. Je ne me surprends que trop souvent à me laisser aller à de telles scènes, dont le plus souvent je ne vois même pas la cause. – Il est non moins évident pour moi que tu n’avais pas le droit 1°) de me reprocher 1°) d’avoir insulté anonymement Jaloux 2°) de croire que j’étais mécontent pour moi, dans mon intérêt, de l’extrait de Thérive sur [Berg?]
La vérité est que je n’ai pas fait de notes depuis 6 mois. D'abord parce que tu ne m’en a pas demandé qui fussent intéressantes, puis parce que j’avais quelque travail à faire pour moi, puis pour les certaines raisons que je t’ai indiquées (découragement de voir que l’on ne pouvait pas tout dire, qu’il fallait louvoyer, composer) lassitude de faire le père Fouettard, de paraître me plaindre ; je puis commence à avoir horreur de la plainte) ; puis parce que à plusieurs reprises, d’un ton plaisant, mais sérieux au fond, tu as attribué à telle de mes hostilités des causes d’assez bas intérêts (Jaloux, Thérive); parce que je me sens, au fond, assez loin de la nrf., qui est une revue de snobs, de danseurs et de dames qui se rattrapent sur les lettres des échecs qu’elles subissent dans le monde ; parce que ces sentiments, la nrf. me les rend bien, sinon toi absolument, du moins ton milieu, ta maison.
Que les Episodes aient paru avec qqs [quelques] mois de retard, cela n’entre pas pour moi en ligne de compte. Je collabore depuis assez longtemps à la nrf. pour savoir que le premier rôle d’un collaborateur ordinaire est de savoir s’effacer. J'attache un peu plus d’importance à la non-publication de l’extrait de Monde sur l’Ordre ; tu dis que j’ai repris la question dans mon dernier Episode ; mais si je n’avais pas écrit cet Episode ? Car il eût été impossible de faire paraître dans un n° de juin ou de juillet l’extrait d’un article de décembre (à supposer que tu te fusses décidé à le faire paraître).
Voilà beaucoup de paroles.