Veux-tu bien remarquer ceci : si, dès le début, la nrf. se présente comme une revue de gauche, nous aurons ensuite tous les écrivains de droite que nous voudrons. - Si au contraire elle apparaît comme une revue de droite, aucun écrivain de gauche ne viendra.
Tu me dis : « C’est notre raison d’être (et notre mérite) de courir au danger. » Mais il ne s’agit pas de nous ; il s’agit de la revue qui doit exister, « prendre » et triompher. Quant aux dangers personnels, ce n’est pas cela qui nous manquera. - Le premier danger couru par la revue, c’est qu’on l’interdise : de là mes réserves sur la présentation. Le second, c’est que la présence immédiate de certains collaborateurs écarte des collaborations plus nombreuses et nécessaires.
Je ne sais pas très exactement ce que c’est, d’être gérant. S’il n’y a là qu’une charge, une responsabilité, oui. Mais s’il y entre quelques « honneurs », c’est à toi d’être gérant comme tu l’étais jusqu’en 40.