Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Arland à Jean Paulhan, 1951-08-28 Arland, Marcel (1899-1986) 1951-08-28 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1951-08-28 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
Mardi 28 aout 51
Cher Jean,

voici mon Constant.

Nous sommes à Majorque depuis samedi soir, après un voyage assez fatigant. Cala Ratjada est un tout petit port de pêche et une petite station de bain. J’espérais plus de solitude, plus de sauvagerie. Mais le lieu est simple, modeste, modestement exotique – avec, toutefois, à un quart d’heure, une admirable plage, de grande allure et de très noble exotisme. Il fait très chaud et il y a beaucoup de mouches.

Nous voyons chaque jour, avec grand plaisir, Marc Bernard et sa femme. Marc est ici chez lui, paisible et rayonnant. Mais il s’en va vendredi ; et tout le village s’en afflige.

Que vas-tu faire en septembre ? Travailles-tu ? - Je vais reprendre à loisir le récit dont j’ai écrit à Varennes la dernière partie. Mais je fais des voeux pour que vienne un peu de froid, et même de pluie. Si tout va bien, nous ne rentrerons en France qu’au début d’octobre.

Je t’embrasse.

Marcel

Tu vas croire que Majorque m’a déçu. Non. Mais j’ai beau faire, j’éprouve une sorte d’angoisse à rester dans un lieu. Quand j’y viens, il me semble que toute une vie ne suffirait pas à en épuiser l’intérêt; mais le surlendemain... Port-Cros reste le seul endroit (mis à part Varennes, et peut-être un ou deux coins d’Auvergne) que, le surlendemain, je n’aie pas eu envie de quitter. Quel fâcheux romantisme, et l’âge ne l’a certes point allégé...

M.A

Villa Mercadal

Cala Ratjada

Mallorca

Iles Baléares