Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Arland à Jean Paulhan, 1951-08-17 Arland, Marcel (1899-1986) 1951-08-17 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1951-08-17 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
[1951]
vendredi 17 aout
Cher Jean,

je suis depuis une douzaine de jours à Varennes, où je continue cette sorte de récit, dont je t’ai parlé. Lundi prochain, je rejoindrai Janine à Cusset, et, vers la fin de la semaine, nous irons avec Dominique à Majorque, jusqu’à la rentrée.

Nous ne sommes restés que deux jours à Brinvile, en revenant d’Italie. Le séjour de Cortina d’Ampezzo était assez plaisant, surtout grâce aux Campigli. (mais, entre nous, ces hautes montagnes...! La colline de Varennes me donne beaucoup plus l’impression de la grandeur). Nous avons passé 3 jours à Venise, avec grand plaisir. Mais je ne comprends pas ta froideur envers Carpaccio.

Mon article pour les Cahiers? Tu plaisantes; me l’as-tu demandé? Je commençais même à croire que ces Cahiers ne paraîtraient plus. Mais non, cela ne m’ennuie nullement d’écrire mes chroniques des Cahiers. Veux-tu me dire pour quel jour dont tu en as besoin (mais vraiment, le tout dernier délai)? Me dire aussi si une chronique sur Cécile conviendrait? Ou bien souhaites-tu autre chose?

Ce n’était point Lhote, m’a dit Campigli, qui ne voulait pas aller à Cortina si je m’y trouvais. C’était Lapicque; j’avais éreinté l’une de ses expositions, voilà deux ans. Avec raison, me semblait-il ; mais il n’était pas de mon avis. J’ai trouvé que depuis lors, il avait [fait] quelques progrès; mais je ne l’ai pas encore dit.

Je travaille chaque matin ; l’après-midi, je fais à pied une douzaine de kilomètres, surtout dans les bois. Et même j’y ai passé une nuit tout entière, une nuit merveilleuse, dans une sorte de hutte, faite de fagots et de rondins, et couvertes de foin.

D’Opéra, je pense tout à fait comme toi. Le journal dont rêvait Delange n’existe pas encore, et c’est dommage.

Je vous embrasse tous deux

Marcel

Veux-tu bien me répondre à Cusset (14, rue Gambetta-Allier)? J’y serai sans doute jusqu’au 25 ou 26.