Vaux s/mer
par Pontaillac
Charente Infre
les notes que je vous avais promises .. Vous voulez dire sans doute : une note sur le livre d’Andler ; mais n’avions-nous pas décidé que, Thibaudet lui ayant consacré une chronique, cette note devenait aléatoire ?. Quant au livre de Mme Marguerite … sur Pindare, ne vous avais-je pas avoué que, dès l’instant que de grands journaux, comme vous me l’appreniez, avaient chanté sa gloire, mes instincts de justicier rentraient leurs griffes ? Reste la note sur le livre de Berl. Y tenez-vous encore, après si longtemps ? En tous cas, je ne pourrais vous le donner que pour octobre, n’ayant pas emporté le livre. J’espère bien ne pas vous mettre dans l’embarras par des malentendus.
Je vous remercie vivement de me tenir au courant de ce qui s’écrit sur mon Histoire ; sans vous je ne saurais rien et peut-être serait-ce dommage. Au sujet de Bainville, je compte (pour le moment) faire un petit article dont je vous envoie ci-joint le plan provisoire. – Article très court ; car, après tout, la mise à nu de l’âme politique de ces messieurs mérite peu de développements.
Comme je suis toujours un phobique, ne me dites rien de mon plan relatif au début de mes Mémoires. Peut-être me direz-vous qu’un plan n’est rien, et que tout l’intérêt sera dans l’exécution.
J’ai achevé hier mon travail sur les tentatives d’unification de l’Europe depuis la fin de l’Empire romain. Ce sera un de mes Discours à la nation européenne. J’en vais commencer un Dramaturgie de Hambourg ; je veux aussi, m’adressant aux Français, leur dire qu’il leur faut supporter l’irrationalisme anglais, par exemple, cesser de mépriser tout ce qui n’est pas logique, etc.. Je me sens en passe de prendre un ton apostolique, qui trancherait singulièrement avec tout ce que j’ai écrit.
Bien amicalement à tous deux.