[carte postale « Leysin, Hotel du Mont-Blanc »]
je compte rentrer la semaine prochaine. Je crois que vs serez content de mon Renouvier, du moins de certaines parties. J’aurai encore beaucoup à y retoucher.
La lettre de votre père m’impressionne, par son refus absolu de reconnaître l’improbité fondamentale de H. [Halévy]connaissent les sujets traités par H.: consulter Guéhenno au sujet de Michelet Europe, 15 mars 1929.ème Rép., Mme J[eanne] Alexandre au sujet de Proudhon .. Un professeur d’histoire moderne, que je rencontre ici, fidèle lecteur de la N.R.F., me dit que ce que j’ai relevé dans sa transcription de la lettre de Renouvier est constant chez H. (Il m’en enverra [biffure] de nombreux exemples ; rassurez-vs, je n’en ferai rien pour la revue ; [biffure] elle en a assez comme cela.)
Un dernier mot sur le fameux périrait – périra. S’il me souvient
[suite sur carte postale « Leysin en hiver »]
bien, H. termine son commentaire (nov. 1930) ainsi (il le dit mieux) : L’essentiel (pour R. [Renouvier] et son école ce n’est pas la France; l’essentiel c’est de tenter sur la France une expérience et d’amener un peuple superstitieux, un peuple sensuel et sans mœurs au régime de la moralité totale, de la bonne volonté pure. Au pis-aller, la France périra comme nation .. (souligné par H.), qui ajoute aussi les 2 points.)
[Je me permets de poser à votre père
[ L’effet n’eût-il pas été incomparablement moindre considérablement moindre (et H. ne le savait-il pas) si le mouvement se fût terminé par Au pis-aller, la France périrait comme nation ..
C’est la différence du spéculatif et de l’implacable, laquelle semble très perceptible.
Et puis, en y réfléchissant, j’aime bien mieux ne poser aucune question à votre père, mais m’entretenir avec lui des sujets où nous sommes d’accord, et qui sont nombreux et autrement importants.
Bien amical souvenir à tous deux. J.B.