je suis navré de tout ce qui m’arrive et c’est sûrement tant mieux car personne ne s’en plaindra. Après m’être bien démené et malgré votre envoi (les poèmes de Norge m’amusent follement) je ne peux arriver à continuer outre le Peignoir de Bain d’imprimer. Personne ne veut être imprimé par moi (je n’en connais pas la raison, est-ce si laid que ça!) et personne n’aime ce q [que] je fais. Le cercle est complet impossible de forcer la ronde pour m’y incorporer. Je n’ai jamais beaucoup écrit ou peint mais de ces domaines je n’aurais jamais dû vouloir pousser la grille. Depuis lundi j’ai un petit emploi bureaucratique chez mon père, en aurai-je trouvé un ailleurs ?.. Je vous écris donc après l’enterrement. Voilà un livre microbe c’est peut-être lui qui m’a tué. Voici le dernier poème. Et merci d’avoir pensé à moi, c’était un remède mais le mal avait déjà gagné tout le terrain au galop…
je referme la porte
et je ne verrai plus
le théâtre
où je voulais montrer
le bout du nez
Adossé au battant
je ne suis
q’ [qu’] un mur sombre
contre lequel
sans fin
je me heurterai
La nuit a commencé
le rêve
est prisonnier du rêve
et le sommeil
est sans pouvoir
Nulle aide pour tromper
l’attente la plus longue
qu’il faudrait transformer
sans doute
en désir
point de mire