Jeudi 7 nov. [novembre] 57. Cher Jean Paulhan,
Je vous remercie de votre mot. Je viens de faire envoyer un Panorama des idées à Jean Arabia. Et je viens, en votre absence, de présenter Silvie Ulmann à Dominique Aury, qui a la gentillesse de l’accueillir à votre revue.
J’avais parlé ici de cette jeune fille – qui a soif d’occupations et d’ « efficacité ». Et l’on m’avait dit qu’elle pourrait peut-être se rendre utile chez vous. Ce que je souhaite. Bien entendu, elle est ravie. On va voir si elle sait se rendre utile. Elle est l’aînée des trois filles de Jacques Ulmann, qui est un homme fin et gentil, un peu neurasthénique (sa femme vient de le quitter). Il a été, ces dernières années, le commanditaire de Jean Dubuffet – et de la Galerie Rive Gauche. Il aime les livres et les ttableaux (et en possède de fort beaux). Il voudrait que sa fille fasse un peu sa vie dans ce milieu. Bien entendu, elle ne pouvait tomber mieux que chez vous : je vous remercie de l’avoir accueillie.
Dominique me dit que vous êtes un peu fatigué, et que c’est la raison pour laquelle on ne vous voit pas ici. Mais elle me dit aussi que vous travaillez ferme à votre livre sur la peinture. Et cela, c’est une bien bonne nouvelle, cher Jean Paulhan : vous savez que je suis de ceux qui attendent beaucoup ce livre.
Je ne puis donc que vous souhaiter à la fois meilleure santé et bon courage pour terminer un livre qui sera, j’en suis certain, important dans votre œuvre.
Je vous salue affectueusement, cher Jean Paulhan,
vôtre René
1 Pl P Painlevé [Place Paul-Painlevé]