Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de René Bertelé à Jean Paulhan, 1950-04-20 Bertelé, René (1908-1973) 1950-04-20 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1950-04-20 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Paris, Ce 20 avril [19]50. Cher Jean Paulhan,

Mes associés, vus hier, sont parfaitement d'accord avec nous pour rembourser en livres son compte courant d'un million à F.G. [Florence Gould?] – (Et nous vous remercions, ainsi que Dominique Aury, d'avoir suggéré cette solution – qui me délivre d'un gros souci). Reste une difficulté, à la réflexion : le fait qu'un million de livres va être distribué par F.G. [Florence Gould?] – c'est-à-dire, pratiquement, par la Guilde du Livre, et le reste du stock par Hachette ou un autre distributeur ?..

Et je pose encore la question à Gaston G. [Gallimard] : ne peut-on distribuer ce stock, qui contient q.q. [quelques] livres de qualités (et d'auteurs de la N.R.F. [Nouvelle Revue Française]) par les soins de la maison Gallimard – sous mon contrôle ? D'autant plus qu'il serait regrettable que l'ancien stock « Pt [Point] du Jour » – marque maintenant associée à la N.R.F. [Nouvelle Revue Française], soit vendu finalement sur les quais… (ce que j'ai tout fait pour éviter) et la dite marque dévalorisée. ? J'écris par même courrier à G.G. [Gaston Gallimard] ~

L'affaire du petit livre : « Vie d'une prostituée » (texte presque entièrement publié par les « Temps modernes » passe devant le Tribunal Lundi prochain. Mon ex-collaborateur, seul, Georges Bonnemaison, est inculpé, pour en avoir distribué q.q. [quelques] exemplaires. Je m'occupe de réunir des pièces pour sa défense, assurée par deux avocats. Son affaire n'est pas grave, mais je ne voudrais pas que ce garçon, bien – et peu responsable en l'occurrence, ait un casier, chose toujours possible. Son avocat me demande pour lui des certificats de « moralité », signés de « noms ». Évidemment, je pense à vous, cher Jean Paulhan (?)… Cela ne vous ennuierait-il pas trop, cela n'est-il pas trop indiscret de vous le demander ?.. À tout hasard, je vous en dis un mot. Si vous consentez à faire cela pour moi, voici un texte possible, il me semble, qui, de vous, ne manquerait pas de faire effet :

« Je certifie connaître depuis longtemps et avoir employé pour divers travaux de recherche et de classement, M. Georges Bonnemaison, qui m'a toujours donné toute satisfaction : c'est un garçon consciencieux, appliqué et dévoué – de toute confiance. »

(ce qui est la vérité : je l'ai employé trois ans)

À vendredi soir, à la N.R.F. [Nouvelle Revue Française], cher Jean Paulhan. Et j'aimerais savoir que votre mieux, côté santé, devient un bien. Mais il me semble que vous avez la mine bien meilleure qu'il y a deux mois.

De tout cœur vôtre,René