Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Bisiaux à Jean Paulhan, 1951-09-27 Bisiaux, Marcel (1922-1990) 1951-09-27 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1951-09-27 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Lunéville, 27 septembre 1951 Cher Jean Paulhan,

Connaissez-vous les petites villes d’Alsace en dehors des grand’routes ? Ce sont des merveilles d’où l’on n’a plus envie de s’en aller. D’ici quinze jours, je vous passerai quelques contes que j’ai rassemblés. Je suis en train d’écrire les souvenirs de ma vie militaire. Ce sera peut-être un très gros livre (je viens à peine de le commencer). Il y a certains moments de honte qu’il est fort pénible d’avouer et de raconter. Mais ce livre pourra peut-être servir de guide aux futurs soldats.

Que pensez-vous de cette phrase de Michelet parlant de Louis XVI investi aux Tuileries par la foule des faubourgs, et coiffant, par diplomatie, le bonne rouge :

« Ce bonnet, trop petit pour entrer sa tête » Histoire de la Révolution (p.922), tome I.

D’autre part, ceci m’a embarrassé : (il s’agit de la mort)

Michelet écrit : « La sienne, faillit ensuivre »

Gérard Walter l’a corrigé en mettant :« La sienne faillit s’en/suivre »

Je pense que rien n’est bon là dedans, et qu’il écrire :« La sienne faillit s’en suivre »

Ou peut-être :« La sienne faillait s’en ensuivre » ?

Je ne sais à quoi me résoudre, que pourriez-vous me conseiller ?

Michelet appelle les prostitués : « des nuées de femmes vouées aux libertés de la nature »

Je passe seulement quelques jours à Lunéville, et rentrerai à Paris au début de la semaine. Je vous verrai peut-être vendredi à la N.R.F.

Je ne sais ce que sera « 84 » cette année. Je ferai l’impossible pour la faire paraître très rapidement.

À très bientôt cher Jean Paulhan. Je vous dis toute mon amitié.

Marcel Bisiaux