Genève.

Bien cher ami,

Ce que vous me dites des Fleurs de Tarbes m'intéresse profondément et j'ai l'impression que votre idée, relativiste, est irréfutable. Peut-être ne suis-je pas très éloigné de vous dans "L'Esquisse d'un T. [Traité] du roman". Mais nous reparlerons de tout cela.

Merci de m'avoir envoyé "Cygne rouge". Vous avez très bien fait de donner des fragments à Massis & Gibert. D'autres revues, je suppose, & des hebdomadaires, en réclameront encore. Quant aux poèmes, il m'est difficile de me prononcer d'une manière définitive. Ce que j'en ai lu à Tournay m'a paru mauvais ou quelconque – j'entends : par rapport à ce qu'on est en droit d'attendre de Thibaudet. Avec un tirage de 50 à 100 ex. le prix de chaque ex. risque d'être assez élevé. Et si l'on ne publiait que les meilleurs de ces poèmes, en une seule plaquette soignée ?

Je suis plongé dans la seconde rédaction de mon Roman politique. Cela n'avance que lentement. Le début, je crois, pourra paraître à la fin de cette année. Mais la révision de tout l'ensemble sera longue.

Et les valises, dont vous ne me parlez point ? Je suppose que la grève partielle des transports vous a empêché de me les réexpédier. Cela n'a point d'importance d'ailleurs, pourvu que nous les recevions vers le début de juillet.

L. B.

P.S : Avez-vous déjà remis à Stock le ms. [manuscrit ?] du Tableau de la littérature ? – Quand pensez-vous réunir en volumes les chroniques publiées par la N.R.F. ?