Je vous ai écrit, il y a peu de jours pour vous annoncer l’envoi de quelques pages que vous n’aurez point. Ou du moins pas si vite. Le trop bel automne africain m’a rendu un peu souffrant. Et puis, comme dit Levinas, « toute entreprise est un remue-ménage ». Un « autre », encombrant, huileux, assis sur toutes les chaises, exige qu’on s’occupe de lui. Gerard au Caire avait sans doute observé la même indiscrétion de « l’autre », de ce double dont les Pharaons savaient très bien quelles exigences de matérialité il manifestait ! [Entre parenthèses, quand Gerard dit « Je suis l’autre », c’est un cri d’effroi et Breton se trompe, à mon avis, quand il paraît supposer que Nerval
Vous m’avez un jour engagé à lire l’Ennéade sur la Contemplation et l’Un. Ce conseil n’est pas perdu. Je fais cette lecture en face du Mokattam où nous irons un jour ensemble, j’espère, retrouver les traces du calife Hakim, le premier en date des surréalistes.
Le Liban est de séduction immédiate. En Egypte, l’amande est bien cachée, - et en outre très amère. Mais il y a une amande.
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J'écrirai peut être quelques pages sur Marcel. Il m’a envoyé, avant que je ne quitte Paris, son livre sur la grandeur. Il me semble que personne ne voit que c’est un admirable moraliste de l’événement ontologique. On parle toujours à propos de lui de Jules Renard !
Zut alors !
Au revoir, cher ami, écrivez moi un peu et laissez moi espérer un jour votre venue au Caire. Je viens de louer un appartement d’où l’on voit à la fois l’échine nue du Mokattam et les beaux arbres du parc zoologique. Vous y viendrez.
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Le Proviseur du lycée m’a donné l’hospitalité en attendant que mes lares arrivent de Beyrouth M’écrire au lycée français, 2, rue Youssef El Guindi.
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Croyez moi très affectueusement votre