Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Gabriel Bounoure à Jean Paulhan, 1952-07-05 Bounoure, Gabriel (1886-1969) 1952-07-05 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1952-07-05 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
5 juillet [1952]

Ami très cher, la chose est vraie. J'ai osé dire (à un jeune philosophe arabe) que notre politique musulmane est imbécile. Le quai m’ayant demandé des explications, j’ai confirmé ce jugement. Que je trouve, entre nous, très modéré ! Car j’aurais pu dire avec encore plus de raison[s] = grotesque (car tout le monde rit des illusions de notre grand Capital dindonné en long & en large par les Américains) - & criminel (ratissage du Cap Bon.) Là-dessus on décide mon rappel en France. Ce qui est une chance inouïe et me fait quitter l’Orient dans des conditions inespérées. C'est surtout dans les fins de carrière qu’il faut un peu de romantisme, Ventre Saint Gris !

Vous fûtes zouave. J'ai porté le kepi bleu ciel avec croissant des 16e Tirailleurs Tunisiens. C'est un élément très important dans notre vérité d’ensemble (secrète.)

Je suis ravi. Dénoncé comme ennemi public par le maréchal Juin, le général Weygaud, M Henri Bordeaux, la Banque de Paris & des Pays-Bas, le parti des ducs ! J'aurai du mal à conserver un peu de modestie.

Je serai bientôt à Paris. Je vous embrasse

Bounoure