Beyrouth
Samedi Saint
Je me permets de vous envoyer un travail dont l’auteur est un de mes étudiants, Pierre Coat, garçon à l’esprit distingué & farouche, subtil et abrupt. Il a traduit le cocktail d’Eliot & sa traduction, - sans que je puisse en apprécier la fidélité, - m’a paru d’une très bonne langue et d’une excellente tenue. Estimez vous qu’elle pourrait être communiquée à l’auteur ? Vous êtes très certainement en relation avec Eliot. C'est Mesures, jadis, qui a été une des premières revues à nous faire connaître ce poëte anglo-américain. Je serais très heureux de rendre service à ce petit Coat qui a beaucoup de dons et de richesses dormantes. Il nous appartient, maintenant, me semble t-il, de mettre les jeunes gens sur les rails. Je vous aurai beaucoup de reconnaissance si votre providentielle influence s’exerce en faveur de mon petit étudiant.
Je suis écoeuré des « ambassadeurs de la pensée française » qui
J'ai vu, il y a peu de temps, Pierre David. Il m’a donné des nouvelles peu rassurantes de Jules Supervielle.
Mais notre ami a toujours été de santé délicate. Je veux croire qu’il ne s’agit que de cette fragilité particulière aux poètes et qui affecte chez eux la jointure de l’âme et du corps.
Donnez moi de vos nouvelles, mon cher ami. Et recevez les amitiés affectueuses & de très fidèles de G. Bounoure