Mon cher ami, je pars pour un voyage à travers la Syrie du Nord & du Centre en compagnie de Massignon et je laisse à ma femme le soin de vous envoyer une note sur Catherine Pozzi. Je l’ai écrite au jour anniversaire de mon voyage à Koufa, patrie du platonisme poëtique arabe.
Et voici que Massignon vient par hasard de me parler d’elle & de l’office qu’elle lui confia d’effacer tout autre trace de ses amours terrestres que ces six poëmes, message essentiel rompant à peine la pudeur du silence
Deuxième coïncidence : Pozzi son frère vient d’arriver à Beyrouth. Il y a un an j’avais fait sa connaissance dans un dîner très morne : c’est une sorte de Norpois assez gris, - mais fin connaisseur, dit-on, en matière de miniatures persanes.
Le printemps est là, violent & doux. Anémones, tulipes & cyclamens
Le mer est fraiche encore et le bain délicieux. En France, nous écrit Jean, pluies & bourrasques & le maussade ventôse .
Croyez à mon affectueuse amitié