J'ai eu hier la grande joie d’avoir de vos nouvelles par Antoine Tabet retour de France où il a conclu des arrangements fructueux avec les capitalistes des grands Hôtels Internationaux, mais où sa souplesse syrienne lui a permis nonobstant de voir la cour et la ville, de visiter les ateliers et les galeries et de faire provision de ces nouvelles avidement apprises par les Asiatiques que nous
Je vous remercie bien vivement de la très amicale pensée que vous avez eue de me faire envoyer les lettres de Sophie Volland. Un malade se sent le devoir de guérir au plus tôt en lisant les épitres de cet homme éruptif : il n’est pas jusqu’au récit de ses indigestions et flux de ventre qui ne finissent par vous mettre en appétit. Je serais très heureux de recevoir pour achever une convalescence le livre de Marcel Arland : Où le cœur se partage. La note d’Arland sur Thérive dans la dernière NRF était admirable de pénétration : cet art de remonter aux réactions secrètes de l’homme en partant des habitudes de l’auteur est la forme la plus haute
les Pas Perdus d’André Breton (Documents bleus)
Albert Cohen : Solal
Guy de Pourtalès : Louis II de Bavière
et les deux Valery : Cahier B 1910 et Littérature
Je vous envoie deux notes : une note sur Desnos réécrite et complétée : une note sur la grande gaieté d’Aragon. J'y joins un poëme de Georges Schehadé, un lys du Cantique des Cantiques écrit cet été sur la montagne du Liban pour une égyptienne au sein bruni. Je serais très heureux de savoir ce que vous pensez de cette fleur asiatique.
Nous sommes dans une saison de tempêtes furieuses : rafales du sud ouest, pluies rugissantes interrompues par les coups des soleil trop chaud, les palmiers se balancent avec noblesse comme de grands métronomes, hiver manqué, faux printemps, céphalalgie du ciel.
Croyez, cher ami, à mes sentiments fidèlement affectueux.