J'admire en vérité, cher ami, qu’il ait pu vous venir un doute sur la valeur de votre admirable étude. L'on vous fait beaucoup de reproches, dites-vous. Supportez les sans trouble. Sachez que rien n’est plus pénétrant, ni plus fort, ni plus juste que ces pages d’une élégance supérieure et d’une lumière souveraine. Je voudrais les avoir écrites et vous le dis naïvement, tant il s’y mêle de finesse à la vigueur la plus virile. Au prix de cette analyse, je m’accuse de voir combien l’homme de « l’infatigable esprit » paraît soudain fatigué, un Narcisse un peu fourbu. Si Valery s’est irrité de votre analyse, il fait montre d’un petit esprit et d’une grande vanité. A vrai dire, comment l’homme qui se croyait le seul à si bien connaître son fonctionnement, accepterait-il de voir son mécanisme démonté d’une façon si simplement victorieuse. Il est vexé de n’avoir pas
Je me sentis connu encore plus que blessé Et c’est bien la pire des blessures quand on se croit un poseur d’engins préservé pour toujours de s’engréguer soi-même
J'attendais avec impatience la fin de votre étude. Je puis vous dire qu’aucune lecture depuis longtemps ne m’avait autant excité. Il y va de tout l’art d’écrire ! Dans cette jointure si étroite du langage et de la pensée vous avez apporté des restrictions que je crois définitives et nul ne pourra dans l’avenir réfléchir sur le travail de l’écrivain sans se référer à une étude aussi lumineuse. C'est d’ailleurs une vraie jouissance de l’esprit que de voir vos sinuosités si tacticiennes préparer des coups droits décisifs. Massignon disait peut être que c’est à cause de votre stage dans
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Puissiez vous venir un jour en Syrie, pour oublier pendant quelques semaines les auteurs, leurs manuscrits, la monotonie des invectives surréalistes. Nous irons dans le désert avec Julio et le nom même de M.Joë Bousquet sortirait de nos mémoires – ce qu’il n’aurait aucune peine à faire.
Toutes les anémones d’Adonis éclatent sous les oliviers en ce moment : cette jeunesse de l’année, si fugitive en Syrie, est séduisante et consumante. Venez.
Croyez à l’amitié très admirative de votre
[En bas à gauche] Le poème d’Hoppenot est, de fait, contourné, long et abstrait. Mais ne lui soyez pas trop sévère : il y a une inquiétude poussiéreuse, une angoisse fanée qui ont leur prix.
-Je vous ai envoyé un article sur Fargue – et deux notules sur je ne sais plus plus qui. – le Chabaneix a du se perdre, car je n’ai rien reçu.