Au retour d’un long et pénible voyage de trois semaines dans la Syrie du Nord, je trouve votre lettre, je trouve la « Visite au Musicien ». Laissez moi vous remercier bien vivement & de la missive & du livre. J'arrivais couvert de la poussière des grands plateaux entre Alep & Euphrate, sentant l’odeur de suif & de suint qui parfume les villages turcomans & tcherkesses, fatigué d’avoir roulé des heures sur les pistes creusées d’ornières – et je trouve ces choses françaises, amicales, rafraichissantes. Une pomme de Normandie, un chasselas de Fontainebleau
Avant mon départ, j’avais confié à mon planton le soin de recommander à la poste un pli pour vous
Je vais vous envoyer prochainement un trio d’études consacrées à des surréalistes : Vitrac, Desnos, Eduard.
Croyez, cher ami, à mes sentiments de vive et reconnaissante amitié.