[écrit à Gaillard
(Fond du cœur)]
Cher Monsieur, me voici bien en retard pour vous adresser quelques notes sur les « œuvres de poëshie » que vous aviez bien voulu me remettre. Voici quelques jugements sur Essenine et Cocteau. Peut être trouverez vous que j’ai été sévère pour l’auteur d’Opéra. Je n’ai point la naïveté de penser que je lui « rendrai service : mais je crois que la poésie qu’il fait doit faire. Cette mystérieuse alliance de la Frivolité et de la Méchanceté ne vaut rien à la Poésie : c’est un climat ou elle ne peut vivre. Cocteau le sait et le sent, j’en suis sûr. Il n’a jamais été touché dans le fond substantiel de la volonté. De là, cet avortement de sa poésie : il m’a paru qu’il fallait le dire. J'en reparlerai d’ailleurs à propos des Frontières de la Poésie de Maritain.
Laissez moi vous remercier bien
J'ai eu le plaisir de parler de vous ces jours-ci avec le gouverneur Julien qui revient de Madagascar avec ses manuscrits plus précieux que tous les trésors de Golconde.
Croyez à ma plus vive sympathie.
[écrit à Gaillard
(Fond du cœur)]
Cher Monsieur, me voici bien en retard pour vous adresser quelques notes sur les « œuvres de poëshie » que vous aviez bien voulu me remettre. Voici quelques jugements sur Essenine et Cocteau. Peut être trouverez vous que j’ai été sévère pour l’auteur d’Opéra. Je n’ai point la naïveté de penser que je lui « rendrai service : mais je crois que la poésie qu’il fait doit faire. Cette mystérieuse alliance de la Frivolité et de la Méchanceté ne vaut rien à la Poésie : c’est un climat ou elle ne peut vivre. Cocteau le sait et le sent, j’en suis sûr. Il n’a jamais été touché dans le fond substantiel de la volonté. De là, cet avortement de sa poésie : il m’a paru qu’il fallait le dire. J'en reparlerai d’ailleurs à propos des Frontières de la Poésie de Maritain.
Laissez moi vous remercier bien sic] Michaux, avec la tête de femme, cible des sombres désirs de Baudelaire. Vous êtes homme d’une délicatesse exquise et dissemblable en rien de l’auteur de vos livres.
J'ai eu le plaisir de parler de vous ces jours-ci avec le gouverneur Julien qui revient de Madagascar avec ses manuscrits plus précieux que tous les trésors de Golconde.
Croyez à ma plus vive sympathie.