je me décide à présenter Daniel chez Gallimard. On verra bien. Pouvez-vous en parler mardi ? J'ai remis le manuscrit définitif à Dominique Aury.
Je me sens bonne conscience en ce qui concerne ce livre dans la mesure où – à relecture – il me semble bien être ce que je voulais qu’il fût. C'est une étape importante pour moi. Il est bâti sur le contraste entre le caractère raisonneur et la conduite déraisonnable du narrateur. L'histoire a un côté très public. Chacun a dans sa vie une aventure semblable à celle qui est contée. C'est le style d’un tel récit qui m’intéresse. D'ailleurs, tous mes livres jusqu’ici sont des recherches de style : les lettres de filles et le 1er récit de garçon de L'année commence ne sont pas si mauvais, les bonnes soeurs sont entièrement ratées, j’aime bien le Hasard (sauf les longs dialogues) Les idées reçues c’était bien aussi. Et L’étudiant. Dans L'enlèvement, j’avais trouvé une sorte de légèreté poétique qui vous avait, il est vrai, laissé bien indifférent. (Tant pis pour
Je comptais vous remettre un nouveau récit ces temps-ci mais quelques mois de travail me sont encore nécessaires. Je l’écris dans le souvenir de ce que vous me disiez un jour rue des Arènes. Et puis je suis plein de projets. Les difficultés que j’ai rencontrées ces dernières années m’ont au moins persuadé que je suis un écrivain !
Bien à vous,