Cher ami, est-ce que votre SadeJP avait publié « Les Infortunes de la Vertu, par le Marquis de Sade » (La NRF, n° 204, 1er septembre 1930, pp. 414-417). Mais il s’agit peut-être d’une étude intitulée « La douteuse Justine ou les revanches de la pudeur » qui paraîtra dans l’édition faite par Jean-Jacques Pauvert en 1959 des Infortunes de la vertu du Marquis de Sade. n’est pas une de vos plus belles études ? Et n’est-ce pas aussi ce qui a été écrit de plus important sur Sade ? Les discussions n’importent guère et cet écrit plus d’une fois difficile à saisir est clair et riant comme l’eau courante. Qui dira les vertus d’un langage aussi bien baigné et frictionné pour amener le lecteur à la compréhension des choses difficiles ? Bien entendu, ce corps « admirable » devait avoir quelque secrète imperfection et ce cerveau si lucide quelque fêlure bien cachée ? Or c’est cela qu’il vous faudra découvrir un jour ; vous y êtes engagé à l’honneur. Mais j’aimerais aussi qu’un jour votre Justine nous révélât ce qu’elle seule pourrait nous dire sur le « divinMAC fait allusion au Marquis de Sade. », même si Justine c’est Sade !
Mais ne soyons pas trop exigeante et soyons pour le moment tout à la gratitude d’une si belle et nouvelle pierre dure enchâssée dans le fronton granitique de la philosophie méditerranéenne.
Si je retrouve mon étudiante en médecine, je vous l’enverrai un mercredi mais je ne voudrais pas immobiliser votre si gentille proposition au delà de la fin Août. Et il faudrait que vous disposiez du refuge si elle n’est pas allée vous voir d’ici là.
Demain, je lirai la Preuve par l’étymologieJean Paulhan, La Preuve par l’étymologie (Les Éditions de Minuit, 1953). Ce volume porte l’achevé d’imprimer en date du 29 avril 1953.. J’ai eu grand plaisir à vous retrouver toujours semblable à vous-même et j’espère que vous allez convertir vos docteurs aux bains de soleil.
J’espère aussi de meilleures nouvelles de Germaine et vous envoie à tous deux toute mon amitié.
Marie-Anne