Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marie-Anne Comnène à Jean Paulhan, 1931 Comnène, Marie-Anne (1887-1978) 1931 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1931 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Samedi [1931]L’année a été rajoutée par Claire Paulhan.

Cher ami, je suis heureuse plus que je ne saurais vous le dire que VioletteLe roman Violette Marinier de Marie-Anne Comnène paraît en janvier 1931 chez Gallimard. ait votre amitié. Je ne lui souhaitais pas de frères plus sensibles ni plus difficiles et elle entre dans le monde accompagnée de l’attention la plus précieuse. Je voudrais qu’elle la mérite entièrement et si je le pouvais je me sacrifierais de grand cœur. [Magdala ?] Mais vous savez n’est-ce pas cher ami que c’est à peu près impossible et que si nous n’avons nul besoin de M. [Magdala ?] le roman, lui, en a besoin ; il a besoin de ce réactif, de cette salutaire irritation qu’apportent la sottise et la vanité de M. [Magdala ?] à Violette, à Marinier, au lecteur de bonne volonté. La refondre ? Oui, je vais essayer et je vais aussi réduire très sérieusement là [où on peut ?].

Vous m’aviez promis, cher ami, un livre de votre pèreLe philosophe Frédéric Paulhan (1856-1931) est mort le 14 mars.. Je ne pars pas, j’aurais aimé faire alterner la correction de mes épreuves avec une lecture difficile, enrichissante.

Vous devez être après cette dure quinzaine plus près de lui… et moins habitué que jamais. Ces sortes de douleurs creusent chaque jour leur place et jusqu’à ce qu’elles se soient vraiment fixées leur cruauté est sans égale. J’imagine ces attaques contre vous et leur long et consciencieux travail et je voudrais déjà le savoir terminé.

Si vous pouviez travailler ?

Mais n’êtes-vous pas trop fatigué pour entretenir avec votre père une conversation, [dont?] votre écriture sur le papier blanc serait la preuve matérielle et qui vous le rendrait plus vivant que jamais ? Il doit être bon pour vous de reparcourir lentement tous les domaines de sa pensée qui elle du moins pourra toujours vous tenir compagnie et ne s’absentera jamais.

Je ne voulais pas remettre le plaisir de vous dire merci. Pardonnez-moi si je le fais un peu brièvement et si ce merci ne dit pas tout ce qu’il avait à dire. Essayez de vous reposer n’est-ce pas et Croyez-moi très fidèlement votre amie

Marianne C.