tu reviens encore sur cette histoire. Moi, je l’avais classée et je n’aime pas beaucoup que tu m’obliges à y repenser.
Tu persistes à traiter cette affaire en rédacteur en chef, à invoquer des principes que tu reconnais n’avoir pas mis en pratique (notes sur MessagesMessages, par Ramon Fernandez », La Nouvelle Revue Française, août 1926, pp. 238-243 ?Où le coeur se partage)La Nouvelle Revue Française, février 1928, pp. 250-252.trois livres qu’il s’agit et une seule note pour le livre chacun des deux premiers a été refusée par moi, la note de Dérieux était la première sur le Bonheur)Le Bonheur, par Marie-Anne Comnène », La Nouvelle Revue Française, juin 1932, pp. 1116-1120.
Je me fous des principes et des méthodes parce que je les sais inapplicables, en matière de direction d’une de revue, concernant et que, tout de même, étant donné ma place à la N.R.F. et surtout notre amitié, étant donné que je ne te demandais que le silence sur les livres de Marie-Anne, rien n’excuse la publication de la note de Dérieux sans, au moins, consultation préalable d’Arland et de Fernandez et, j’ajoute, de moi-même.
Tu pourras mettre en revue toutes les ressources de ta dialectique, tu ne sortiras pas de là, d’un point de vue humain. Et j’ajoute : du point de vue de la justice.
Tu as encore l’air de sous-entendre que j’aurais voulu des dithyrambes. Non, j’aurais voulu l’équivalent de ce qui a paru partout ailleurs et de Causerie littéraire, [Violette Marinier], L’Action française, 9 juillet 1931, p. 3, [Le Bonheur], ibid., 2 juin 1932, p. 3. L’Action française du 30 octobre 1930 a rendu compte de Rose Colonna, p. 3. Gonzague Truc recensera Été, ibid. 25 mai 1933, p. 3. Malgré quelques réserves, tous ces articles sont élogieux et insistent sur le talent, les promesses de l’auteure. Candide présente et « suit » aussi la jeune auteure, dont il publiera des nouvelles. Voir, entre autres, A. Rousseaux, « Mme Marie-Anne Comnène, une nouvelle romancière », 3 juillet 1930, p. 3.Les Nouvelles littéraires, au cours des années trente. Edmond Jaloux dans sa chronique de l’Esprit des livres, a commencé par consacrer une recension à Rose Colonna, Les Nouvelles littéraires, 28 juin 1930, p. 3.
Tu vas dire que je répète toujours la même chose, mais s’il n’y a qu’une chose à dire…
Tu me reproches de t’avoir dénoncé à Gallimard. Non, j’ai voulu rompre sans avoir à discuter avec toi.
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Pour ce qui est de la conduite qu’il eût fallu tenir, je vais encore répéter des choses que je t’ai déjà dites, je crois bien. Après mon refus de la note de Marcel [Arland], ton refus de la note Rival
À défaut de cette entente, il fallait après mon refus de la note Pourrat me dire : « Je désespère de trouver une note qui te satisfasse. Trouves-en une toi-même, mais veto aussi strictement que toi. » J'aurais ri et je t’aurais apporté une note équilibrée. Et tout cela se serait passé au plein jour, sans gêne pour Arland ni Fernandez, sans cancans d’X ou d’Y…
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Je t’ai dit que les principes m’importaient peu. Ce n’est pas que je n’approuve ceux que tu m’exposes et qui m’ont été appliqués avec mon entier consentement tacite pour le Panorama, la BelgiojosoGrenouilleLa Grenouille et les Trois Nourrices, avec un portrait de l'auteur frontispice de Marguerite Tiquer, Carcassonne, Coll. A la porte d’Aude, Editions d’Art Jordy, 1930 [à la mémoire de François Baron, Louis Huilliet et Georges Piglowski, trois de ses amis narbonnais morts à la guerre].InquiétudeLa Nouvelle Revue Française, mai 1931, pp. 671-690.La Nouvelle Revue Française, novembre 1931, pp. 793-800 ?
Mais si ce silence est juste pour nous qui avons fait notre carrière à la N.R.F., il ne saurait être applicable à la débutante qu'était Marie-Anne et qui devait être traitée en débutante, avec l’accent sur l’apport positif, les promesses, etc. et,
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Laisse-moi te dire encore ceci. Ni Arland, ni Fernandez, ni Schlumberger
Comment veux-tu que je me sente à l’aise devant tant de silence et de réticence de leur part ?
Un comité de direction implique avant tout entre ses membres une confiance entière. Il implique aussi de leur part (comme tu l’indiques) un désintéressement positif.
D'autre part un comité de direction doit avoir un droit de contrôle et aussi d’initiative sous peine de n’être qu’un paravent.
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Nous comptons être à Paris le 12 septembre.
Ton
Cette lettre-ci ne répond qu’à une partie de ta lettre. Elle est destinée à clore pour ma part « l’affaire Dérieux ». Je tâcherai de t’en écrire une autre sur « l’affaire N.R.F. ».