Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Benjamin Crémieux à Jean Paulhan, 1928-09-02 Crémieux, Benjamin (1888-1944) 1928-09-02 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1928-09-02 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Samedi 2. 9.

Tiens, vieux, voilà déjà une note (ou notule) sur ce Répertoire Proust B. C., Notes : littérature générale, « Répertoire des personnages d'À la Recherche du temps perdu, par Charles Daudet », La NRF, octobre 1928, p. 585-587.. Si tu ne voulais pas la publier par égard pour Gallimard ou Fernandez, rends-la moi.

Je voudrais que tu me réserv(asse) la note sur Manhattan Transfer sauf si Fernandez veut la faire B. C., Notes : lettres étrangères, « Manhattan Transfer, par John Dos Passos », La NRF, décembre 1928, p. 877-879.

Est-ce que tu voudras me laisser lire avant de la donner la note de Gargiulo sur moiAlfredo Gargiulo (1876-1949), critique littéraire italien ? La note ne semble pas avoir été publiée. ?

J'ai lu de très près Messages de Fernandez Publié en 1926 aux Éditions de la Nouvelle Revue Française. Ç'a été une grosse déception. Je les lisais surtout au point de vue de la définition de la littérature (ça faisait partie de mes réflexions à la suite de ta lettre). Je ne méconnais pas la valeur de certains essais. Je dis que la critique philosophique telle qu’il la définit n’est rien de neuf. Et je dis que Fernandez a le grave défaut de tout vouloir ramener à une idée qu’il a de la littérature qu’il voudrait faire. Sa critique est de la critique à oeillères, une critique de créateur en somme qui justifie ce qu’il a écrit (lui justifie ce qu’il voudrait écrire).

J'ai rédigé les notes sur la littérature, la critique. Je te montrerai tout ça.

J'ai écrit le 3e acte de la comédie que je fais avec Girard. Je crois qu’avec de la chance nous pourrions avoir un gros succès. Mais, je t’en prie, n’en parle à personne. Je voudrais qu’on arrive au soir de la générale comme au soir de Siegfried, qu’on s’attende à l’oeuvre de deux littérateurs qui ne connaissent rien au théâtre.

Je ne sais pas ce que tu en penseras « littérairement », mais la vie et le rire comique qui y sont contenus te frapperont, je crois. (Mais je me trompe peut-être. Pourtant j’ai un sentiment d’[aise?] devant cette comédie que je n’ai eu devant aucune de nos trois autres pièces précédentes)

Nous partons mardi pour Livourne.

Affectueusement de nous trois à vous deux.

Benjamin

J'ai écrit une longue lettre à Supervielle. J'espère qu’il l’a reçu[e]. Faites-leur nos amitiés

Reçu la revue. Pas encore bien lue. La note d’Estève sur Aragon n’est pas bonne Claude Estève, Notes : littérature générale, « Traité du Style, par Louis Aragon », La NRF, septembre 1928, p. 415-420. Celle de Chamson André Chamson, Notes : le roman, « Les Yeux de dix-huit ans, par Jean Schlumberger », ibid., p. 429-431. est mauvaise sur J. Schl.[Jean Schlumberger] Très bien les Gide A. Gide, « Lettres », ibid., p. 305-315.. Je comprends mal Bounoure sur Vitrac Gabriel Bounoure, Notes : la poésie, « Cruautés de la nuit, par Roger Vitrac », ibid., p. 436-439.. Les notes de Dupeyron me plaisent Georges Dupeyron rend compte de « L'Amour forcé, par François Fosca », et de « La Caravane sans chameaux, par Roland Dorgelès », ibid., p. 445-447.. Je n’ai pas abordé les gros morceaux.

– Mon feuilleton du 1er des Annales sur « les Jeunes » je voudrais qu’il te plût un peu mieux. Celui du 15 lui fera suite. Il finit par Nadja de Breton que je mets assez hautLes deux derniers paragraphes sont rajoutés par Benjamin Crémieux dans les marges gauche et supérieure du premier feuillet. Sur Nadja, voir lettre de B. C. du 19 août 1928 et Les Annales, 15 septembre 1928..