er Février 1927
Je suis très content d’Herriot
–
J'aurais un plein sac d’argument à vider, mais devant quel juge ? Gallimard est juge et partie. (Ploutocratie!)
Rien ne tient de ce que me rapporte ta lettre.
1°) Il y a toujours eu une critique dramatique à la N.R.F.
2°) Nous sommes d’accord, G. et moi, sur presque tous les points en matière de théâtre. (Qu'il me dise ce qui l’a choqué – éloge de Pitoeff à partLa NRF, août 1922, pp. 239-241 ?
3°) Il n’est pas exact que G. s’inquiète d’accorder à ses goûts la critique dramatique de la Revue. Il a fait faire des articles dithyrambiques sur FélixLa NRF, juin 1926, p. 753-759.OrphéeLa NRF, juillet 1926, p. 120-123.
4°) Il est inexact que je n’ai pas autant de flair pour les pièces que pour les romans. J'ai entre trente pièces de Pirandello choisi d’abord Six personnagesChacun sa véritéComédie du bonheur, prédit que le 3e acte des ZouavesLes Zouaves, pièce de Bernard Zimmer (1893-1964), montée à l'Atelier en 1925. Sur B. Zimmer, voir Jean Paulhan – Henri Pourrat, Correspondance 1920-1959, éd. C. Dalet, M. Lioure, A.-M. Lauras, Gallimard, 2019.
Etc…
Mais je crois qu’il faut poser la question en termes un peu différents.
C'est la N.R.F. qui m’a offert de faire la critique dramatique (Rivière après le départ de BoissardLa NRF en 1923.Chronique dramatique. Ecrire des notes me suffisaitL'Imbécile, de P. Bost ; La Locandiera, de C. Goldoni », La NRF, décembre 1923, p. 759-763.La NRF, août 1926, p. 233-237.
Ces chroniques ont fait du bruit dans les provinces, à l’étranger. On commence à poser le problème selon mon énoncé. J'ai besoin de le poser tout à fait. Il y a pour un critique deux ou trois occasions pas plus dans sa carrière où il peut agir sur la production en débrouillant un chaos. J'attribue de l’importance à ma critique dramatique parce que j’ai l’impression qu’elle peut être efficace : en distinguant les deux théâtres, en appelant au théâtre les vrais écrivains (j’ai convaincu GiraudouxLa NRF, juin 1928, p. 867-869 ?
La question est de savoir si l’intérêt de la revue a été compromis par mes chroniques, s’il y a dans le Conseil d’administration de la Revue unanimité ou majorité contre moi, ou si je dois simplement subir le Fait du prince.
Je demande si, simplement parce que je n’ai pas de contrat signé, ou peut me congédier du jour au lendemain et si ce que j’ai fait et fais pour la revue et les éditions ne me méritent pas des égards. Etc…
[Plusieurs mots illisibles barrés]
En résumé, ma chronique m’intéresse, tout le monde
Je garde ma chronique en mars, avril, mai, juin, juillet. Je m’engage à ne pas écrire chaque mois plus de quatre pages. Au besoin j’accepte qu’en juin par exemple, ma chronique saute à condition qu’une note indique : « L'abondance des matières nous a obligés à ajourner la chronique —. »
(Quatre ou cinq numéros, l’espace d’un roman qu’on déteste)
Après juillet, j’abandonnerai ma chronique, mais à la condition que pendant un an au moins elle ne soit confiée à personne d’autre.
J'aimerais avoir une réponse demain mercredi avant la réunion. J'ajoute (mais non, je n’ajoute rien ; je serai à temps de te dire mes intentions si ma proposition était refusée).
Montre cette lettre à G. [Gaston] ou extrais-en ce que tu voudras pour le lui transmettre. Vous avez ici mon dernier mot.
ultimatum
[conseil?]
(Critique [mots illisibles?] nrf
Revue européenne
engagement départ Crémieux.
Bien affectueusement,