Je suis bien content que vous soyez partis, de votre point de vue. Mais me voici donc forcé d’aller au bistrot, au lieu d’aller vous empêcher de travailler. Et je vais boire, et je vais être saoul, et je vais suer, et je vais me venger en vous écrivant.
Eh bien, si c’est ainsi, Vera et moi avons décidé de prendre aussi des vacances. (j’espère qu’on y arrivera sans recourir à l’assassinat ni même à l’escroquerie ; peut-être à l’alchimie – du Verbe, bien entendu). Nous rêvons d’aller quelque part du côté d’Hyères, d’où il serait possible de temps en temps de naviguer jusqu’à l’Île Mystérieuse pour y rencontrer enfin notre collègue le Captain Cow. Je vous ai entendu dire, en effet, que la côte de l’île était abrupte et renfrognée, impropre à l’habitation et aux plaisirs du bain. Connaîtriez-vous, sur le littoral du Continent, un endroit propice, c’est-à-dire 1) sans mauvaises odeurs 2) sans requins, pieuvres ni dreadnoughts (non, peu importe)
2) pas cher – 3) pas trop populeux – 4) où il soit possible de se baigner – ?
Nous irions là (si là existe) vers le 8 ou 10 août (si la Providence ne nous stercorise). (en général, on n’est pas difficile : sauf pourtant sur l’odeur pourvu qu’il y ait de l’eau et pas d’alligators trop grands)
Ça serait bath (cette figure de rhétorique a été cataloguée par les théoriciens hindous sous le nom de « coalescence-de-langues » – ici anglaise et parisienne).
C’est tellement stupide que, tout ce temps que j’étais à Paris, j’ai à peine pu vous parler 2 fois, sauf pour vous enfumer de questions et demandes poussiéreuses.
(au diable l’air du mois pour aujourd’hui, il pue, l’air du mois, paris pue vinaigre et caoutchouc.)
Et Vittel ? c’est pas trop idiot et sénateur ? À votre santé et vive la vie, pourtant !