Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de René Daumal à Jean Paulhan, 1934-09-19 Daumal, René (1908-1944) 1934-09-19 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1934-09-19 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
Évian (les Bains sont finis), [symbole de mercure]di [mercredi], 19 septembre. [1934][symbole du soleil] in [signe de la vierge] Cher ami,

supposant que vous êtes encore à la Vigie et espérant que vous y avez enfin de beaux jours, je vous écris encore là. Je vous ai fait envoyer (car je ne sors guère, l’angine, comme il est de mode cet été, ayant récidivé en abcès dolorifique, redoublé et insomnieux) hier La Vie des Hassidim traduite par Ph. [Philippe] Lavastine. C’est la première partie d’un des livres de Martin Bubber [Buber] ; la suite est en anecdotes et apologues, et Lavastine est en train de les traduire ; mais je crois important que ce début paraisse d’abord – Dites-moi ce que vous en pensez – en esprit d’abord, puis du point de vue de la publication possible en revue, et enfin de l’édition – Bien entendu, s’il est utile (comme probable) d’écrire quelques lignes d’introduction pour situer historiquement, c’est facile – Lavastine a écrit à M. Bubber [Martin Buber] en lui envoyant une copie de sa traduction, car il ne voudrait pas la publier avant d’avoir son autorisation – mais il y a peu ou néant de chances qu’il ne l’ait pas.

Pas fameux, mes airs du mois, hon ? Dès que (bientôt) je pourrai sortir vraiment, circuler à Genève et autour, je retrouverai la veine. Ce seront, pour cette fois, des airs du mois mous, des airs de vacances, comme m’écrit Georgette Camille d’une île nordique fortunée en m’envoyant le papier ci-joint : elle a fait un effort méritoire vers la simplicité, mais avec un peu d’excès qui rend [rature] son air un peu sic-sec, [rature] un peu, dit Vera, bédècre, mais c’est quand même un progrès qu’elle ne parle plus de son amamour universel.

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excusez-moi d’avoir oublié de vous rendre le Granet. Je l’ai ici. Voulez-vous que je vous le renvoie à Port-Cros ou à Paris ?

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J’ai vu Léon Bopp, un homme très agréable et qui a ce que les Suisses peuvent avoir de sympathique ; malheureusement presque accablé, ces temps, par des deuils familiaux. Il m’a donné en effet une utile recommandation. Je le reverrai dès que j’irai à Genève.

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J’attends impatiemment la lettre que vous m’annoncez.Toutes nos amitiés, à vous et à Madame Paulhan

René Daumal