Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de René-Louis Doyon à Jean Paulhan, 1958-08-10 Doyon, René-Louis (1885-1966) 1958-08-10 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1958-08-10 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
Paris 10.5.1958

Il y a si longtemps que je n’ai plus de tes nouvelles que j’ai faillir prendre pour un faire-part, une carte étrange que m’a adressée Henri Jeanson (C'était la 1ère fois que je voyais son écriture.) : « Jean P. n’existe pas » imprimé sur fond caca d’oie. J'ai d’abord cru un à une mauvaise nouvelle. Mais vite je me suis [refroidi?]. Tu ne me dis pas comment ça va chez toi. Ici c’est dramatique. Elle ne sait aucun nom, aucune date, aucun chiffre. Elle s’en rend compte, en soufre et nous fait souffrir. J'en suis harrassé [harassé]. Avec cela ma vieille bronchite est devenue dramatique. Enfin j’ai pu sortir 5 livres ; tu dois avoir le 5ème [mot illisible] quoi tu es cité. Dans le prochain tu le seras encore avec la Suisse. La vente du Livret qui était l’an derneir nulle, une vingtaine de mille francs, atteint maintenant près de 80.000 ! Je n’en reviens pas ; il est vrai que j’ai pu jusqu’ici payer l’imprimeur sans les ventes et j’espère continuer jusqu’au [mot illisible] Après on verra de sa [mot illisible] seul. Mais je ne reçois aucune revue ; beaucoup de lettres c’est vrai. Qu'est ce qu’Artaban ? [Mot illisible] m’a pris 2 pages entières sur Beaumarchais et ne m’en a pas même payé les frais de dactylo que ça m’avait coûté. J'en suis dégoûté et ne lui donne plus rien.

J'ai lu le 3ème oeil ; ça ne m’a pas convaincu et rien appris. As-tu quelque chose d’exhaustif à me signaler. Le Stéphane a eu beaucoup de succès. Cela m’a étonné et satisfait à la fois. Le [Mezaire?] avait l’article depuis 2 ans ! Tout cela me dégoûte. Je sens que je ne peux travailler comme je le voudrais avec cette maladie à surveiller, les soucis et le reste.

Je t’admire de faire le travail que tu as accompli. Et je maintiens mon opinion. Le [21] c’est que tu as le titre, l’autorité et le savoir [mot illisible] que nous voulons comme critique. St Beuve était imitateur rien. Il n’y a que l’esprit qui compte et tu sais que j’ai raison. Au fond si Thibaudet n’avait pas été si brouillon et précieux, c’eût fait un vrai critique.

A toi René-Louis