Mon cher Jean, je suis bien en retard avec toi, car depuis un mois, j’essaie de m’élancer pour traverser le Pont Sully et chaque fois, un impondérable est suffisant pour m’arrêter ou m’[mot illisible] J'ai passé un terrible hiver. Un ami étranger m’a sauvé ; mais l’oeil gauche est toujours obturé et mon travail est compliqué. Je casse et perds tout et j’enrage.
J'ai trouvé cette coupure au dos de laquelle j’aperçois l’arrestation de Fénéon. Comme c’est drôle ! Je te l’envoie j’en ai une. Je ne l’avais pas encore remarqué.
Je te plains d’être toujours un infirmier absorbé et endolori. Moi je deviens d’une sensibilité qui m’abat à la moindre émotion. Que c’est triste de vieillir ! Il n’est pas jusqu’à Marteau (cet enfant gâté) qui ne me trahisse avec brutalité. J'ai l’habitude. Mais aurais-je un jour une réparation ? L'ombre d’une est venue avec la publication des Marronniers, mais ça n’a pas duré ! Tu as vu.
Peut-être y aura-t-il même un [jour?] si Malraux tient.
A bientôt, un dimanche matin. J'irai te serrer la main, dire que je te connais de loin depuis 1913 !