Je m’explique mieux, lisant votre « dialogue », le mélange d’affection et d’exaspération que j’éprouve pour H. [Hélène?] Il y a chez elle une prodigieuse force d’inertie, dont je doute que quiconque vienne à bout. Paul aurait pu, peut-être – car il sait être plus tenace, plus obstiné que quiconque. Mais il a toujours été freiné par la crainte de bouleverser Lily.
Devant celle-ci, à propos d’Hélène, il y a un an, je disais à peu près (et avec beaucoup de sympathie, je vous assure) : « Il y a parfois dans les êtres quelque chose qui doit être brisé ... » Ce seul mot – vous la connaissez – a mis Lily dans tous ses états, elle l’a trouvé « affreux », comme si j’eusse suggéré de mettre Hélène aux fers ou à la torture.
Bref, je crois que nous voyons tout cela assez de la même manière. Qui s’en lassera le premier, de François ou d’Hélène ? Ce qui me paraît certain, c’est qu’un des deux s’en lassera, avant longtemps.
Je vous enverrai bien volontiers d’autres notules, que vous publierez ou ne publierez pas. (Notamment sur L’autre planète , de R.M. [René Marill] Albérès, trois récits « fantastiques » manqués, sur Don Juan et le donjuanisme de Maranon, sur Le Président de Simenon.)
Je demande à André Blay de vous envoyer une ou deux nouvelles d’Angus Wilson. Le volume ne sortira guère avant le printemps prochain, au plus tôt.
Moucky a téléphoné à Dominique pour lui suggérer qu’elle passe vous prendre à la Vallée des Loups et que vous veniez déjeuner, tous les deux, un jour prochain.