Nos lettres ne se sont-elles pas croisées ?
Pour ce qui est de la paternité, je vous ai dit ce qui en est au juste. Ce n’est point tant question de principes ou de « doctrine », que d’égoïsme. Je n’aime pas les enfants (surtout entre 5 et 25 ans). Ils m’ennuient, ils m’horripilent très vite. Je les trouve encombrants, et sans grand intérêt. Occupant énormément de place – et, ce qui est grave – faisant de ce qui est parfois un couple (c’est notre cas), un père et (surtout) une mère de famille…
D’ailleurs, je suis trop âgé (45 ans) pour me lancer dans cette aventure, quand bien même j’en aurais envie – ce qui n’est pas. Et Moucky ne le souhaite pas (ou plus), trouvant qu’un mari (comme moi) et un chien sont déjà bien assez lourds à porter…
Je me reconnais assez bien dans votre condamné qui, au 49e coup de chicotte… Et, bien sûr, il a tort. Mais c’est que, dans son cas, il n’y avait plus qu’un coup de chicotte à subir. Supposez un
On ne sait jamais combien de coups il reste à subir. Il arrive qu’on en ait un peu assez…
Le suicide (comme vous dites) est peut-être un homme qui se méfie, qui doute de la fatigue du bourreau, qui se dit que ça pourrait continuer longtemps et que ce petit jeu est bien fatigant pour lui .
« La vie n’est pas un spectacle » ? C’est parfois ce que je me demande, depuis une dizaine d’années. Peut-être est-ce parce que, plus ou moins sciemment, j’en ai fait un spectacle, auquel je ne me sens plus mêlé (en tant qu’acteur) ? Cela tient en partie à ce que nous disions : au fait que j’ai dû renoncer au métier d’ « acteur », à ce que l’on m’a renvoyé dans les coulisses. J’ai protesté timidement. Mais le régisseur est assez inflexible, et les autres acteurs tiennent à occuper le plateau. On peut se faire à la vie en coulisses. Mais sans grande conviction. Voilà : je ne suis plus très convaincu… C’est tout.