Les choses semblent se préciser et se précipiter, dans le bon et le mauvais sens.
Dans le bon : nous avons trouvé la petite maison que nous cherchions. Elle se trouve à Janville-sur-Juine, à côté de Lardy, à 40km de Paris, à 10km au sud d’Arpajon. Gare à quelque minutes, nombreux trains (c’est la ligne d’Étampes) qui mènent en 50 minutes à Austerlitz, St-Michel [Saint-Michel] ou Orsay. La maison comporte 3 grandes pièces + une grande cuisine (où l’on peut « vivre ») + une minuscule salle de bain + un grand jardin bordé par un aimable ruisseau et entouré de pittoresques cressonnières. Il y a à faire quelques travaux d’aménagement – ce qui ne nous permettra sans doute pas d’emménager avant la fin de l’été (c’est bien dommage : le coin est charmant).
Dans le mauvais : la situation de Dimanche-Matin est désespérée. Pas un sou en caisse. On n’est pas payé depuis trois mois. C’est miracle que le n° [numéro] d’hier ait paru. Il y a 9 chances sur 10 pour que ce soit le dernier. Joint à la disparition du Bulletin de Paris , cela me laisse pratiquement sans revenu fixe . Je vais, bien sûr, essayer de trouver de nouvelles traductions, mais cela est toujours assez aléatoire (et pas tellement bien payé, considérant le travail que cela exige). Je
N’auriez-vous pas un conseil à me donner, une suggestion à me faire ?
(Il y a un an et demi, dans des circonstances assez semblables, je m’en étais ouvert à G.G. [Gaston Gallimard], en lui demandant notamment s’il ne pourrait utiliser mes services en matière de traductions. Il m’a dit qu’il en parlerait à Queneau – et les choses en sont restées là. Depuis, j’ai traduit quatre ou cinq livres – mais aucun pour les éditions Gallimard, qui ne semblent pas s’intéresser énormément au sort – et aux difficultés – de leurs auteurs…)
Donnez-moi, en tout cas, de vos nouvelles[.?] D.A. [Dominique Aury] a dit l’autre jour à Moucky qu’il vous était difficile de dîner dehors (nous espérions vous avoir un soir à la maison). Cela ne devrait pas nous empêcher de nous voir : il y a trop longtemps...
Nous pourrions peut-être déjeuner ensemble un de ces jours (qui ne soit pas, de préférence, un lundi ou un mardi) ?