Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Claude Elsen à Jean Paulhan, 1957-03-03 Elsen, Claude (1913-1975) 1957-03-03 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1957-03-03 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
dimanche soir, 3/3 [1957] Mon cher Jean,

Les choses semblent se préciser et se précipiter, dans le bon et le mauvais sens.Dans le bon : nous avons trouvé la petite maison que nous cherchions. Elle se trouve à Janville-sur-Juine, à côté de Lardy, à 40km de Paris, à 10km au sud d’Arpajon. Gare à quelque minutes, nombreux trains (c’est la ligne d’Étampes) qui mènent en 50 minutes à Austerlitz, St-Michel [Saint-Michel] ou Orsay. La maison comporte 3 grandes pièces + une grande cuisine (où l’on peut « vivre ») + une minuscule salle de bain + un grand jardin bordé par un aimable ruisseau et entouré de pittoresques cressonnières. Il y a à faire quelques travaux d’aménagement – ce qui ne nous permettra sans doute pas d’emménager avant la fin de l’été (c’est bien dommage : le coin est charmant).Dans le mauvais : la situation de Dimanche-Matin est désespérée. Pas un sou en caisse. On n’est pas payé depuis trois mois. C’est miracle que le n° [numéro] d’hier ait paru. Il y a 9 chances sur 10 pour que ce soit le dernier. Joint à la disparition du Bulletin de Paris , cela me laisse pratiquement sans revenu fixe . Je vais, bien sûr, essayer de trouver de nouvelles traductions, mais cela est toujours assez aléatoire (et pas tellement bien payé, considérant le travail que cela exige). Je suis donc (à nouveau) assez inquiet de l’avenir – d’autant que l’édition et la presse me semblent être entrées dans une période difficile.N’auriez-vous pas un conseil à me donner, une suggestion à me faire ? (Il y a un an et demi, dans des circonstances assez semblables, je m’en étais ouvert à G.G. [Gaston Gallimard], en lui demandant notamment s’il ne pourrait utiliser mes services en matière de traductions. Il m’a dit qu’il en parlerait à Queneau – et les choses en sont restées là. Depuis, j’ai traduit quatre ou cinq livres – mais aucun pour les éditions Gallimard, qui ne semblent pas s’intéresser énormément au sort – et aux difficultés – de leurs auteurs…)Donnez-moi, en tout cas, de vos nouvelles[.?] D.A. [Dominique Aury] a dit l’autre jour à Moucky qu’il vous était difficile de dîner dehors (nous espérions vous avoir un soir à la maison). Cela ne devrait pas nous empêcher de nous voir : il y a trop longtemps...

Nous pourrions peut-être déjeuner ensemble un de ces jours (qui ne soit pas, de préférence, un lundi ou un mardi) ?

Nous vous embrassonsClaude