Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Claude Elsen à Jean Paulhan, 1956-06-21 Elsen, Claude (1913-1975) 1956-06-21 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1956-06-21 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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jeudi soir, 21/6 [1956] Mon cher Jean,

Merci de votre mot. Je vous proposerai au retour (dans huit jours) d’autres notes. Je n’ai lu, ces jours-ci, que le Cioran, dont je suis assez enthousiaste. (C’est l’un des rares livres, publiés ces années-ci, que j’eusse aimé signer.)J’ai peur que vous soyez peu d’accord avec l’article sur le procès Labbé-Algarron que j’ai fait pour la Parisienne (à la demande de Nourissier, qui me dit qu’il ne paraîtra que le 1er août). Il s’intitule L’amour bête . Je m’y prends vivement à certains défenseurs de Denise Labbé – telle Béatrix Beck, tel Louis Pauwels – et donc, indirectement, à vous… Vous savez que nos vues ont toujours été assez différentes sur la passion (amoureuse), dont je conteste le caractère « enrichissant ».Nous connaissons, depuis samedi, tous les climats, depuis le froid pluvieux et venteux jusqu’au soleil éclatant. Cela ne manque pas de charme.J’ai entrepris de charmer (justement) de curieux oiseaux qui fréquentent le jardin de notre bicoque normande. Ils ressemblent à de vulgaires moineaux, mais avec des plumes rouges sur la tête et jaunes sur les ailes, et sont friands de « rice crispies » (un de mes aliments favoris). J’ai également fait la conquête d’un pigeon solitaire, qui nous rend visite dans la maison. J’ai moins de succès avec les crabes.

Bien affectueusementClaude

Êtes-vous à Lausanne en même temps que les Chardonne et les Pilotaz ? Les premiers nous disent grand bien des seconds.PS – Il y a huit jours – toujours à propos de l’affaire de Blois – Jacques Spitz me demandait ma définition de la passion. J’ai proposé : le sentiment aberrant que l’on porte à un fantôme à travers un être réel qui ne le justifie pas.

jusqu’au 29 : chez Mme Feer« Le Courtil »Franceville-Plage(Calvados)