Mon cher Ami je croyais t’avoir dit ma migration à Alger. Oui j’y travaille trop. J'instruis des meutes de jeunes gens. Je leur recommande des livres de ton père et de Jules de G. Il faut écrire avec son sang, voilà une parole que j’admirais dans Nietzsche. Richard a quelque chose à dire de nouveau. Si je ne t’ai plus reparlé de mon essai c’est par une délicatesse qu’un Directeur comme toi assiégé par les auteurs (bien mauvais le no de Décembre) appréciera. Si tu le publies fais-moi la grâce d’en couper une bonne partie. Tu as mille fois raison sur les passages qui concernent Barrès. Ma femme me l’avait dit et je le sentais. Donc, supprime sans pitié. Si je continuais la 1ère page de mon petit article j’écrirais des Confessions à la Rousseau – et je n’ose pas.
Benda met Spinoza à la portée des gens du monde. C'est très bien. On va l’inviter maintenant aux chasses à courre. Je m’intéresse beaucoup à Malraux. En dehors de ce qu’il fait où il y a un effort sublime, je crois deviner des choses de lui qu’il n’avouera jamais (son honorabilité). Il est nihiliste. Pourquoi plaide-t-il alors ?
Je vais me coucher.
A vous deux afft.
Il serait important pour moi que je publie mon Inde (très remaniée dans le sens des dernières pages). Cela me donnerait une confiance nécessaire pour faire mieux et autre chose.
[Je publie dans le Mail qqs pages sur Byron]