Ce télégramme de ce matin c’était pcq je me suis rappelé cette nuit que j’avais laissé passer des phrases trop choquantes et difficiles à rattraper. Pendant tout un chapitre je couvre les Hindous de fleurs et puis à la fin je les accable sans nuances. Il faudrait bien faire comprendre que tout cela passe par-dessus la tête de l’Inde (tout en lui étant sympathique). Ainsi dans la 2ème de mes notes, celle qui commence par : « Un Voyageur... » il faudrait atténuer les dernières phrases qui dépassent ce que je veux dire. On pourrait rectifier ainsi :
- L'Inde pays inhumain. - Non pas que le régime des castes soit aussi oppressif qu’on l’a prétendu. Mais son existence même suffit à briser toute société, à rendre l’homme étranger à l’homme. Inégalité serait trop peu dire, il y a différence absolue [ : ?] Un Dieu, jaloux de l’homme, éloigné du monde, et autour de qui tout gravite, interdit par sa seule existence les élans de charité, les étreintes fraternelles qui nous émeuvent tant sur les stèles antiques, dans les églises et certaines réunions ouvrières. - Peuple inhumain, peuple en dehors de l’humanité. [ » ?]
Dans la note qui commence par : « L'appareil social lui-même... » on pourrait supprimer, après les mots civilisation grecque et chrétienne, dire : « tout cela qui fait qu’on ne peut penser sans crainte qu’on aurait pu naître hindou, tout cela ma paraît, etc. »
(Afin d’atténuer - Je pense ainsi arriver mieux au ton juste. Mais c’est difficile. Tu serais bien aimable de m’envoyer les placards qui ne paraîtront pas dans la n.r.f. Cela me servirait. Excuse les soucis que je te donne et crois-moi très fidèlement tien.
Il faudrait peut-être citer malraux à la suite des [gens ?]du Grand Jeu. Je regrette que tu retranches ce qui le concerne, tu pourrais peut-être en laisser une partie.
Je lis le no de Variétés sur le Surréalisme en 1929 c’est tordant.